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 Bug du système. [ Will ]

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Cody Delusion

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Cody Delusion


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MessageSujet: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptySam 18 Juil - 14:42

C'était une sensation étrange. Cody n'était plus habitué. Lorsque son supérieur lui avait donné ces ordres, ce matin-là, le membre de Truth War Squad s'était senti agressé ; cela faisait longtemps, croyait-il, que l'autre avait accepté de renoncer à lui demander quelque chose de ce genre. Mais que pouvait-il bien y faire ? Il n'avait ni le pouvoir, ni réellement l'envie, de désobéir. Porter de tels habits... Pourtant, il avait accepté de retourner chez lui et d'emporter le matériel nécessaire à la transformation qu'il devait effectuer.

Il était environ 13h lorsque l'adolescent aux cheveux bleus tourna la clef dans la serrure de la porte de derrière de sa maison. A cette heure-là, son majordome - et sans doute ami - ne serait pas là, à coup sûr. Ce n'était pas que sa présence aurait pu être dangereuse, non, bien au contraire, mais... En fait, ç'aurait plutôt été embarrassant. Très embarrassant. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait jamais fait ça. Après tout, il avait accepté, pour les caprices économiques de son père, de renoncer à tous ces vêtements somptueux que sa mère lui avait laissés ; ce n'était pas pour les remettre des années plus tard. Mais voilà que l'occasion s'en faisait sentir une fois de plus. Il s'agissait seulement de laisser sortir Coleen, tout en gardant éveillée la vigilance de Cody. Tout se passerait bien ; ce n'était pas important. Ces vêtements féminins n'avaient pas un rôle essentiel. Il s'agissait juste d'un camouflage.
Tout en se dirigeant vers sa chambre, l'enfant réfléchissait à ce qui allait se passer. On ne lui avait rien demandé de dangereux : il s'agissait juste d'amasser le plus de renseignements possibles concernant les différentes rumeurs qui couraient sur le net, les failles possibles dans le système politique des McFear, des moyens de diviser encore un peu plus la population. Pour rallier toujours plus de monde à leur cause. Le réseau était un merveilleux outil de propagande ; malheureusement, il n'y avait encore aucun ordinateur au siège officiel de TWS.
Pourquoi à la bibliothèque ? Parce que chez lui, le jeune Delusion n'aurait pas sous la main les différents documents qui pourraient l'aider dans ses recherches. Si seulement il avait eu une autre solution... Une autre solution qui lui aurait évité de devoir rouvrir ce coffre.
C'était une simple malle de bois lourd. L'idée l'effleura à peine qu'à l'intérieur, les étoffes devaient être froissées... Les étoffes qui avaient appartenu à sa mère. Agenouillé sur le sol, Cody leva une main, effleura la matière du bout des doigts, en un geste presque religieux. Impressionné. Doucement, il ouvrit le coffre. Il était empli de vêtements, de tissus, de vestes, de chemisiers, de robes, de tenues diverses et variées. Toutes entassées là, jetées pêle-mêle. L'adolescent prit vaguement conscience que l'absence de son père, à cet instant précis, était un bienfait. S'il l'avait vu ainsi... Il l'aurait tué. Nul doute qu'il l'aurait tué. C'était une trahison...
Il ferma les yeux, secoua un peu la tête, comme pour refuser quelque chose à un invisible quémandeur. Il ne renoncerait pas par peur d'un homme mort. Jamais... N'est-ce pas ?
Il saisit les tenues. Elles étaient douces sous ses doigts, sentaient un peu la poussière. Il en étala une sur le sol en face de lui, puis deux, puis trois. Trouva un chemisier à jabot dont la coupe androgyne le séduisit. Celui-ci, il le gardait pour plus tard. Il le jeta sur son lit, le cœur battant. Est-ce qu'il allait réellement porter des vêtements que sa mère avait porté ? Est-ce qu'il allait redevenir Coleen ? C'était à Coleen que sa mère avait fait jurer de ne rien oublier. Jamais. En désespoir de cause, il finit par se relever, un vêtement maladroitement plié à la main. Tout ranger ne l'intéressait pas ; il devait faire vite. Tout d'abord, la salle de bain. Il prit soin de tourner le dos au miroir lorsqu'il ôta les bandes de tissu qui cachaient sa poitrine.
Il devait se laver les cheveux, se débarrasser de cette teinture d'un bleu sombre qui le rendait trop reconnaissable. L'eau fraîche ne parvint pas à l'apaiser, pas plus que l'eau brûlante. En sortant, il ne se coiffa pas les cheveux de la même manière que d'ordinaire, renonçant à l'habituelle mèche qui cachait normalement un côté de son visage. Peut-être sa chevelure paraîtrait-elle ainsi plus longue. Comme d'habitude, nu, il se sentait bien plus vulnérable. Mais cette fois, il ne suffisait pas de remettre des habits pour porter le masque protecteur. Non, cette fois le masque serait bien plus réel que n'importe quel autre.
Quelques minutes plus tard, Cody contemplait Coleen dans le miroir, une expression indescriptible au visage, à mi-chemin entre la colère et la curiosité. C'était une jeune fille plutôt frêle, vêtue d'une légère robe bleue. Il considéra le reflet féminin, un peu surpris sans doute de voir à quel point de simples habits pouvaient le changer. Il était prête.

Coleen sortit de la demeure ; par la porte de derrière, comme Cody l'avait fait. Sa démarche, légèrement mal assurée, montrait son trouble ; les regards que les passants accordaient à Cody étaient différents de ceux qu'elle, à cet instant précis, remarquait. Mal à l'aise, elle marchait les yeux fixés au sol ; sa tentative de divertissement par la remémoration de ce qu'elle devait faire fonctionna à merveille. La bibliothèque était bien là : quartier Kingston. Parfait. Elle respira un grand coup, sans vraiment comprendre pourquoi cette mission somme toute peu importante lui faisait si peur. Au premier étage, les ordinateurs. La plupart était situés dans le centre d'une grand pièce, mais autour de la salle, des ordinateurs un peu plus espacés attirèrent son attention. L'un d'eux, tout au fond, lui paraissait tout indiqué. Elle se dirigea vers lui, se faisant toute petite pour ne pas déranger les gens qui travaillaient déjà. Faire preuve de discrétion, bien sûr. Elle s'assit devant l'écran.
Environ un quart d'heure plus tard, elle avait trouvé quelque chose qui l'intéressait. Il s'agissait d'un site dont les administrateurs n'étaient apparemment pas de grands admirateurs de TWS, dont il était plusieurs fois question dans diverses rubriques. Au sujet 'légendes urbaines', qu'elle parcourait sans y prêter vraiment attention, une allusion aux Anti attira son regard :
... génie de l'informatique. Une telle personne pourrait aider le gouvernement dans la lutte contre les terroristes ! Il pourrait même devenir une arme qui...

La jeune fille grinça entre ses dents :

"Ils utilisent les gens comme des armes, maintenant ? Et des armes informatiques, en plus."

Mauvaise foi, quand tu nous tiens... Si TWS avait disposé d'une telle arme, ni Cody ni Coleen n'aurait craché dessus. Sauf circonstances exceptionnelles.
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William Delacroix

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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyDim 19 Juil - 1:12

Le jeune garçon réprima un soupir. Pourquoi, malgré le nombre phénoménal d’anti-pisteurs que Jofroi et lui avaient installé, malgré l’étendue de leur stratégie en matière d’informatique, malgré…Par prudence. William était prodigieusement agacé. Lui et son ami avaient quasiment été fait l’un pour l’autre, à la pointe de la science humaine. Jofroi dispose de toutes les connaissances possibles, lui sert d’empreinte vivante à ce savoir infini. L’ordinateur est à des années lumières des autres, et pourtant, pour émettre un avis ou chercher un bête dossier, le garçon devait aller se connecter ailleurs. Frustrant.
D’autant plus impitoyable que le jeune homme savait parfaitement pourquoi. Les protections qu’ils avaient déployées autour d’eux avaient beau être pharamineuses, elles n’étaient pas sûres à cent pour cent. Comme tout en ce milieu fascinant. Ce qui pouvait être son principal attrait, comme majeur défaut.

Un coup d’œil à la fenêtre. Le temps, grisâtre et chargé d’une électricité mal équilibrée, ne garantissait en rien une potentielle éclaircie. Loin, très loin de là. Assis sur son lit, William haussa légèrement les épaules. De toute façon, Jofroi lui avait dit de se couvrir avant de sortir. Et au ton employé, le jeune Delacroix se doutait que ce ne serait pas une simple bruine. Se levant, le jeune garçon enfila une fine chemise blanche, comme à son habitude, sur un pantalon de moyenne facture. Si le temps se gâtait, cela suffirait amplement. Sans vraiment y faire attention, il attrapa un chapeau sombre et son manteau. Il jetta en revanche un coup d’œil vers la vieille horloge du vestibule et grimaça. Treize heures passées. D’habitude, Will se levait plus tôt tout de même. A vrai dire, ce n’était pas vraiment étonnant. Couché ce jour à neuf heures, le jeune homme avait dû veiller avec son compagnon : un récent article polonais parlait d’eux, accusant l’Angleterre de cacher en son sein la fameuse arme informatique meurtrière.
Il ne manquait plus que ça.
Effacer cette information n’avait pas été une mince affaire. En un quart d’heure, le bruit s’était répandu sur Internet comme une mèche que l’on allume, menaçant de faire exploser leur couverture. De nombreux sites s’en étaient déjà emparés, commentant et avivant cette rumeur menaçante. Pour eux. Et même pour le pays qu’ils habitaient. Une affaire d’état en puissance. Ö joie. Lorsque Will était allé se coucher, il n’en restait plus une trace et Jofroi travaillait déjà à piéger les auteurs de cette information. Les écarter de cette ennuyeuse vérité et à en leur donner de nouvelles satisfaisantes. Parfaitement fausses.
Mais pour ce faire, comme il le lui avait expliqué, Will devait se rendre ailleurs, dans un endroit neutre, de préférence plutôt éloigné et surtout, public. Donner des fausses pistes, oui. Mais pas depuis Jofroi, ça aurait été se jeter dans la gueule du loup.

Une imposante porte en bois marquait l’entrée de la bibliothèque. Ne prenant pas le temps de regarder les délicats ornements gravés, lissés par le passage des ans, Will entra. Finalement, la porte était le seul vestige du passé dans ce bâtiment. Des murs clairs, des étagères aux formes épurées, la pièce était ce que les gens appelaient « modernisée ». Sans s’attarder sur cette pensée, le jeune homme gravit l’escalier d’un pas vif, souhaitant en finir au plus vite avec cette pseudo affaire. La salle aux ordinateurs s’étendait devant lui. Se dirigeant instinctivement vers le fond de la pièce, l’endroit rêvé pour ne pas être discret mais surtout pour ne pas être visible des autres. D’un, le Delacroix avait horreur qu’une personne regarde derrière son dos, de deux, aujourd’hui, il ne fallait surtout pas que ce même individu comprenne ce qu’il faisait.

S’approchant du dernier ordinateur, le jeune homme se rendit compte que cette fois il devrait choisir autre chose.Will n’en crut pas ses cernes lorsqu’il remarqua une jeune fille vêtue d’une robe bleue de belle facture, et encore moins ses oreilles lorsqu’il entendit les paroles qu’elle murmurait, certainement inconsciente de l’arrivée du jeune homme.

"Ils utilisent les gens comme des armes, maintenant ? Et des armes informatiques, en plus."

- …Quoi ?!

Le jeune homme se fit violence. Ce léger cri l’avait devancé. Jofroi et lui avaient passé la soirée à faire taire ces rumeurs et voila que, dans ce lieu public, il tombait sur cette catastrophe. Se reprenant instantanément, Will baissa ses yeux sombres. Il s’éloigna d’une table, et troublé, posa une main sur un ordinateur pour l’allumer. Il fallait absolument qu’il se connecte et incorpore ses propres données dans la toile. Ca devenait vraiment urgent…
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Cody Delusion

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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyDim 19 Juil - 14:37

"... Quoi ?!"

Coleen sursauta, se redressa brusquement sur sa chaise, quitta la page d'un hâtif mouvement de souris et se retourna vers la voix qui venait d'interrompre le cours de ses pensées. Elle avait à peine tourné la tête qu'elle réalisa ce qu'elle venait de faire ; une manifestation de panique si visible était idiote et dangereuse. Lorsque quelqu'un se comportait ainsi, on ne pouvait que penser qu'il avait quelque chose à cacher. Bien sûr, d'un point de vue apparent, la jeune fille n'avait rien à se reprocher : elle ne faisait que naviguer sur la Toile, sans aller sur des sites que qui que ce soit, et encore moins le gouvernement, aurait pu considérer avec suspicion. Elle reprit sa respiration, se recomposa un visage impassible tandis qu'elle cherchait des yeux la personne qui avait si clairement manifesté son étonnement.
Il n'y avait personne derrière elle ; pourtant elle aurait juré que l'exclamation provenait d'à peine deux pas. La panique s'était faite entendre dans le ton employé par l'inconnu. Malgré elle, cela l'intriguait. Qu'avait-elle bien pu dire...? Ce ne fut que lorsqu'elle vit une silhouette masculine, à deux tables de la sienne, qu'elle comprit. Il fallait vraiment, vraiment, qu'elle arrête d'exprimer ses pensées à voix haute. Ou à mi-voix : visiblement cela revenait au même. Ce n'était pas prudent du tout, apparemment. Qu'avait-elle dit, exactement ?! Quelque chose concernant son indignation... La phrase sur le site, les armes humaines, le génie de l'informatique. Son nez se fronça sous l'impression désagréable d'avoir laissé échapper quelque chose d'important, en une moue assez comique.
En tout cas, l'adolescent semblait s'être précipitamment éloigné d'elle, et avait les yeux fixés sur l'écran qu'il était en train d'allumer. Ses gestes étaient impatients. Cody le fixa quelques secondes, et reporta son attention sur l'écran à présent vide de son propre ordinateur. L'étonnement de l'inconnu était évidemment lié à ses paroles. Il fallait vérifier cela. L'autre paraissait troublé, malgré l'expression un peu plus calme qu'avait reprise son visage. Pour cela, il fallait donc se lever, faire quelques pas, se poster derrière lui et lui demander si tout allait bien. Lui parler.
Le sentiment instinctif qui l'envahit à cet instant la surpris. Qu'est-ce que c'était ? De la peur ? Pourquoi de la peur ? Ce genre de chose lui était inutile. Elle ne courait aucun danger, n'est-ce pas ? Et l'autre n'avait pas l'air susceptible de lui attirer des ennuis. Au contraire, il semblait plutôt vulnérable. Vulnérable... Elle ressentit une sorte de malaise en pensant ce mot. Elle ne portait pas de masque - ou plutôt, un masque qui n'en était pas un, et dont l'objectif principal était justement de révéler qui elle était vraiment pour camoufler ce qu'elle n'était pas - ; n'avait pas pris sa canne ce matin - un tel accessoire était aussi inhabituel que reconnaissable - ; et n'était vêtue que d'une robe légère alors qu'il ne faisait pas si chaud. Bien sûr, un tel détail n'entrait pas vraiment dans la liste de ce qui la rendait vulnérable, mais si elle avait porté un pantalon et un pull, nul doute qu'elle aurait été plus à l'aise... Mais un pantalon et un pull pouvaient être ambigus, pas une robe. Pour couronner le tout, l'inconnu était un adolescent de sexe masculin. Elle revit mentalement le regard de certains individus pour le moins louches qu'elle avait croisé en venant à la Bibliothèque, et grimaça à nouveau. Normalement, son objectif de la journée n'aurait pas nécessité d'autre conversation que celles par clavier interposé.
Je suis ridicule, se reprocha-t-elle. Je ne risque rien. Il y a du monde, et il n'a vraiment pas l'air dangereux. Une petite voix dans sa tête, la voix de Cody, lui rappela que c'était un garçon. Elle ferma les yeux, furieuse contre elle-même. Bien sûr qu'elle savait qu'il n'était pas dangereux. Il ne pouvait rien lui arriver dans cette pièce remplie de monde. C'était simplement... Juste... Elle détestait que l'on pose les yeux sur elle lorsqu'elle était Coleen. Ridicule. Sans prendre le temps de plus réfléchir, ni d'inspirer une nouvelle bouffée d'air, elle repoussa sa chaise et fit quelques pas vers l'autre. Si seulement elle avait eu sa canne... C'aurait été tellement rassurant. Et elle aurait eu quelque chose à faire de ses bras, elle se serait donnée contenance. Parler ainsi à quelqu'un était bien trop déstabilisant. Arrivée à un ou deux pas de lui, elle garda le silence quelques instants, les bras maladroitement croisés devant elle. Elle s'empêcha d'hésiter et demanda, d'une voix un peu trop agressive :

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

Elle resta silencieuse un quart de seconde, le temps de prendre conscience du ton qu'elle avait employé. Elle s'empêcha de se mordre la lèvre - surtout, éviter de montrer un quelconque trouble. Imbécile instinct de protection. Elle reprit, un peu incertaine, avec une politesse un peu plus marquée.

"... Je veux dire... Excuse-moi. Est-ce qu'il y a quelque chose... qui ne va pas ?"

Visiblement, si Cody possédait le don d'éloquence et pouvait discourir sans problème avec n'importe qui à propos de n'importe quel sujet, Coleen n'était pas dotée d'un tel bienfait. La jeune fille se força à respirer calmement. Si quelqu'un la remarquait, tout ne serait pas fichu en l'air, bien sûr, mais une telle situation était tout de même à éviter. Et voilà qu'elle parlait à un inconnu qui pouvait parfaitement faire partie des Anti. Heureusement, en un sens, qu'elle n'avait pas gardé l'apparence si reconnaissable de son double masculin... Elle songea à l'interroger tout de suite sur le sujet qui la préoccupait ; lui demander si son trouble avait quelque chose à voir avec cette histoire d'informatique. Mais ce serait le harceler de question, ce qui n'était, de un, pas très poli, et, de deux, plutôt bizarre aussi, pour engager une conversation.
Mal à l'aise, elle décroisa les bras, posa une main sur la table, froissant de l'autre un pan de sa robe entre ses doigts, les yeux rivés à l'écran de l'individu. Chère canne qui, non contente de lui servir d'arme, servait aussi à lui donner une contenance.
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William Delacroix

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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyDim 19 Juil - 22:56

Détournant totalement son attention des actions de la jeune fille, Will entra en symbiose avec l’ordinateur. Physiquement, cela ne changeait pas grand-chose à sa position : une main, déplacée du processeur à la souris dans un soucis de paraître naturel et bien humain uniquement. Les yeux, qu’il maintenait ouvert pour cette même raison, étaient artificiellement braqués sur l’écran. En bref, l’héritier Delacroix semblerait parfaitement normal à la moindre personne le voyant ici. Mais à l’écran, de nombreux signes révélaient, un état tout ce qu’il y avait de plus anormal. La symbiose que William avait générée possédait bien des inconvénients à la discrétion qui s’imposait.

Faire vite. Très vite.
Le jeune homme faisait défiler les fenêtres devant lui à une vitesse hallucinante. Ayant réussi à corriger soixante quatre informations compromettante la nuit dernière, il ne fut pas surpris lorsque l’ordinateur en remonta sept cent cinquante trois quelques heures après. Vu la vitesse à laquelle cela se propageait, William était presque étonné qu’il n’y en ait pas plus. Mais les messages « souche » avaient été effacés depuis Jofroi, une par une, et déviés en d’autres sujets. Ils y avaient vraiment bien travaillé. Revenant au ballet de pages qui arrivaient à toute vitesse, le jeune homme se concentra. Chacune fut modifiée, contrée par des arguments qu’il inventait au fur et à mesure, de faux témoins officiels, d’indications nationales. Allant du langage diplomatique à l’écriture sms, il influença chaque message le concernant, maintenant fausses pistes ou tout autre sujet. Conférant le statut de « vieille légende idiote » à la rumeur qui circulait il y avait encore quelques centièmes de seconde. Mais cela n’allait pas assez vite pour William. Pendant qu’il perdait du temps à contrer ces informations, elles se répandaient, s’amplifiaient des pires façons. Conclusion, ce matin, il n’aurait jamais dû se coucher.
Un bruit lointain l’interpella. Ce n’était pas l’ordinateur, celui-ci ne parlait pas. Agacé, il tendit l’oreille : ce pouvait être un témoin indésirable.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

La voix, forte et autoritaire, l’obligea à rompre la symbiose. Il se dégagea des pensées qui lui soufflaient qu’il perdait encore du temps. De toute façon, depuis hier soir il perdait du temps. Alors un peu plus un peu moins… L’argument était bancal. Plus que bancal. Haussant des épaules invisibles, William sortit de sa transe. Il s’apprêtait à répondre en bon humain qui désire être tranquille, rien merci et va voir ailleurs si j’y suis, en plus policé bien sûr mais ceci pour le fond. Mais on ne lui laissa pas chercher ses mots.

"... Je veux dire... Excuse-moi. Est-ce qu'il y a quelque chose... qui ne va pas ?"

Plus la même intonation. Diamétralement opposée, et pourtant la même voix. Se servant réellement de ses fonctions oculaires, Will chercha du regard la personne qui avait parlé. Ses yeux se posèrent sur la jeune fille, ce qui correspondait à la perfection avec la voix attendue de sa part. Mais la première interrogation ne pouvait paraître rien d’autre qu’incongrue, sortant de la bouche de cette délicate demoiselle. Décidant que ça n’avait pas d’importance, William chercha à puiser dans son vocabulaire d’humain, en mode diplomatique.

- Non, merci tout va bien.

Le jeune homme lui accorda un sourire. Tout en se maudissant intérieurement. Elle avait du se douter de quelque chose pour lui demander s’il allait bien. Qu’il ne clignait pas assez souvent des paupières, qu’il était trop stoïque… Une angoisse redoutable s’empara de lui. Vite, trouver quelque chose pour justifier, et, et, hum changer de sujet… Une vieille expression entendue il ne savait quand remonta dans ses souvenir. « Parler de la pluie et du beau temps ». La météo ! Voilà son sujet salvateur.

- Enfin, j’ai assez froid, donc j’évite de bouger… Mais toi, tu ne parais pas très couverte…

Ridicule. Profondément, absolument et effroyablement ridicule. S’enferrant dans cette phrase minable, William esquissa une vague moue d’excuse mais n’osa pas revenir à sa symbiose. Elle était trop prêt. Et allait devoir, à cause de son pitoyable phrasé, lui répondre. Réponse qu’il n’entendrait pas si il se replongeait dans son ordinateur. Ennuyé, le jeune homme porta une main à son front en geste instinctif. Il se noyait dans une goutte d’eau, et en avait conscience. Une idée, une idée.

Se levant sans brusquerie malgré le stress qui l’étreignait, l’héritier Delacroix détacha son manteau et le posa doucement sur les épaules de la jeune fille. Son regard sombre tout à fait sérieux, il jubilait intérieurement d’avoir eu cette illumination. D’un, il agissait en parfait gentlemen, un peu démodé à cette époque mais qu’importe, et de deux, il coupait court au dialogue inconfortable. La perfection faite action.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMar 21 Juil - 0:05

L'inconnu tournait les yeux vers elle, des yeux vides qui semblaient revenir à la réalité de très loin. D'une autre forme de réalité. Coleen se raidit instinctivement sous le regard du jeune homme et recroisa ses bras autour de sa taille, scrutant obstinément l'écran et non le visage tourné vers elle. Ce qui n'était d'abord qu'un point où accrocher ses prunelles ne tarda pas à attirer son attention ; les pages défilaient sur l'écran à une vitesse anormale, et, pour le peu d'information que ses yeux pouvaient saisir, elle remarqua qu'elles traitaient toutes d'un même sujet : un problème informatique. Le lien avec l'exclamation qu'il avait laissé échapper quelques secondes plus tôt était évident. Elle fronça légèrement les sourcils, avant d'être distraite de ses pensées par la voix du garçon.

"Non, merci tout va bien."

Elle fit pivoter sa tête vers lui, une expression un peu surprise peinte sur ses traits. L'individu lui souriait, d'un sourire un peu nerveux sans doute, impression confirmée par le sentiment de panique qui paraissait se dégager de lui. Elle entrouvrit les lèvres pour, sans doute, poser une question inutile - puisqu'il n'y répondrait pas, à coup sûr -, et fut interrompue par un rectificatif hâtif :

"Enfin, j’ai assez froid, donc j’évite de bouger… Mais toi, tu ne parais pas très couverte…"

Coleen fronça les sourcils, un peu étonnée par le côté pitoyable de la diversion. Si elle avait dû changer de sujet, nul doute qu'elle aurait dévié la conversation un rien plus habilement, n'est-ce pas. La moue d'excuse de l'inconnu l'amusa, et un sourire étira malgré elle ses lèvres fines tandis que, un peu embarrassée par la réflexion qui venait de lui traverser l'esprit, elle reportait ses yeux vers l'ordinateur. Si gêné qu'il puisse être, ce garçon était beau. Il dégageait une étrange impression de perfection, malgré l'humanité des expressions qu'il employait. Une sorte d'ange. Sa bouche se plissa en une grimace ouvertement dépitée ; il était inutile de se laisser distraite : de telles réflexions étaient une véritable perte de temps.
Elle haussa les épaules, signifiant par ce geste à l'autre qu'elle prenait note du changement de sujet - en effet, il était si visible qu'il aurait été vraiment difficile de faire autrement -, mais qu'elle n'y prendrait pas garde. Après tout, il l'intriguait, elle cherchait à savoir quelque chose, et elle finirait par le savoir. Peut-être n'était-ce rien, mais il se pouvait aussi que le ballet des pages, sur cet écran, et le brusque sursaut qui avait trahi l'étonnement de ce jeune homme cachent quelque chose qui pouvait lui servir. Si au moins il avait des informations concernant cette arme potentielle pour un camp comme pour l'autre, ce ne serait pas du temps perdu.
Elle garda le silence, les yeux fixés sur l'écran, reprenant la concentration qu'elle avait gaspillée en vaines pensées. Il était question de rumeurs, d'ordinateurs surpuissants, de bombe, de génies de l'informatique, de virus foudroyants... Tous ces sujets, si variés qu'ils soient, rejoignaient pourtant celui évoqué par l'article qu'elle-même avait lu. Peut-être ce garçon était-il un passionné, ou encore un apprenti journaliste spécialisé dans le domaine virtuel, voire un agent des Anti-TWS à l'affût de tout ce qui pouvait leur servir. Aider le gouvernement dans la lutte contre les terroristes. Bon. Elle allait devoir se renseigner un peu plus avant, pas question de le lâcher avant qu'il ne lui ait fourni des explications satisfaisantes. Et si ces explications-là ne la satisfaisaient pas ou lui laissaient des doutes, Cody demanderait de plus amples renseignements sur le compte de cet inconnu. Elle ne l'avait jamais vu en ville - elle s'en serait souvenu. Mais après tout, elle ne connaissait pas tous les Anti, si Anti il y avait.

Elle se laissa distraire de ses pensées lorsqu'il se leva. Elle eut un mouvement de recul instinctif, reportant à nouveau son regard sur lui, et resta figée par la surprise lorsqu'il enleva son manteau et le déposa délicatement sur ses épaules. Clairement ébahie, elle le fixa quelques instants, les sourcils légèrement froncés, en ce demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Si seulement elle était restée Cody, cela lui aurait épargné ces fastidieuses tentatives de galanterie... Et cela aurait ôté à ce garçon plusieurs sujets de conversation potentiels. Bien entendu, la tentative de galanterie était pour le moins agréable ; du reste, la chaleur de la veste étouffait la sensation de fraîcheur qui faisait courir de désagréables frissons le long de ses bras. Elle recula encore, d'un pas nettement marqué. Il ne s'agissait pas d'un recul instinctif provoqué par la peur ou la répulsion, comme avait pu l'être le précédent, mais plutôt un pas d'avertissement. Ne m'approche pas plus. Pourtant elle le considérait en souriant d'un sourire dénué de froideur ; et ce fut d'une voix sans animosité qu'elle prit la parole, faisant glisser le manteau de ses épaules pour ensuite le lui tendre :

"Je te remercie, tu es gentil. Mais il me semble que ton geste était illogique : tu disais avoir froid, alors garde-le, je peux m'en passer."

Elle n'hésita qu'une fraction de seconde. Peut-être qu'il serait surpris qu'elle refuse la veste, peut-être penserait-il qu'elle ne se comportait pas comme une fille devrait le faire ? Trop tard pour regretter. Et puis, il aurait été agaçant d'avoir à jouer la cruche moyenne. Après tout, Coleen était une fille, non ? Et elle était Coleen. Elle n'avait pas besoin de contrefaire un comportement, juste d'être ce qu'elle était sans le prénom masculin qui lui avait été attribué. Et s'il s'étonnait de ses paroles, et bien... Les mots qui s'imposèrent à son esprit pour constituer la suite de cette phrase furent 'tant pis pour lui'. Elle s'en amusa un instant, puis redevint sérieuse.
A présent qu'elle lui avait fait comprendre qu'elle ne renoncerait pas aux hypothétiques réponses qu'il pouvait peut-être lui fournir, il s'agissait de déterminer son comportement à venir. Visiblement, elle pouvait soutenir une conversation avec un garçon sans se sentir agressée, ce qui était sans aucun doute une constatation plutôt positive. Tant qu'elle conservait la distance...
Ses yeux firent un rapide aller-retour entre l'écran et le visage de l'inconnu. Une surface d'une blancheur aveuglante, ponctuée de mots noirs, et des yeux beaucoup plus noirs que la normale. L'écran était un spectacle bien plus sûr, certes, mais elle répugnait à s'adresser à quelqu'un sans le regarder dans les yeux. Va pour le trou noir, donc.

"Tout à l'heure, tu étais surpris. Est-ce que c'était à cause de cette histoire de génie de l'informatique ?"

La curiosité dans sa voix était légitime et parfaitement sincère, de même que la lueur attentive dans son regard.
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William Delacroix

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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyJeu 23 Juil - 15:53

Stoïque, la jeune fille n’avait pas bronché lorsque Will lui avait donné son manteau. Enfin, sur le moment. Il la regarda avec un air surpris lorsqu’elle esquissa quelques pas en arrière. D’après ses maigres connaissances en la matière, ça se ne se faisait pas de reculer dans cette situation pourtant…Se demandant se qui clochait, le jeune homme comprit. Il l’avait vexée. Comment, aucune idée, mais ça ne pouvait être que ça. Ses traits fins laissaient transparaître une froideur indignée à peine contenue. William se dit distraitement que même lui devait mieux cacher ses émotions aux autres humains. Droite, la demoiselle s’enleva immédiatement la veste et la lui tendit. Le jeune homme lui lança un regard interrogateur. Pourquoi est ce qu’elle avait réagit ainsi ? Il aurait dû être tranquille maintenant, éventuellement un « merci » et puis basta. Et bien non.

"Je te remercie, tu es gentil. Mais il me semble que ton geste était illogique : tu disais avoir froid, alors garde-le, je peux m'en passer."


Illogique. Un bref instant, Will écarquilla ses yeux sombres. Le pire de tout était qu’elle n’avait pas tort. Il avait été parfaitement illogique. Lui tendre son manteau après sa réflexion en songeant qu’elle considèrerait ceci comme un « a fortiori » à sa prévenance… Complètement incongru. Il aurait du y penser pourtant. Non seulement il avait dû rater son geste, mais en plus cela ne se faisait plus. Point final.
Et le jeune homme n’était pas arrangé pour autant. Loin de là. Les minutes continuaient de passer en se riant de lui, et il était là, en train de se faire reprendre par une humai…jeune fille. Il fallait trouver quelque chose et vite. Se mutilant volontairement, l’héritier Delacroix resta là. Droit, à l’attendre. Pour venir le coller à cet instant, elle devait avoir quelque chose à lui dire. Autant envoyer paître tous les faux semblants typiquement humains qui introduisaient les paroles. Et ils étaient nombreux. Tout à fait conscient de son ellipse, William profita justement de ce moment pour élaborer un plan. Une idée. Quelque chose.
Dans le pire des cas, celui où elle restait à lui faire la conversation pour des raisons absolument obscures, il éteindrait l’écran de l’ordinateur et se mettrait en symbiose aveugle avec, gardant simplement un petit quelque chose de conscience pour arriver à acquiescer à ses dires. Ou alors…ce serait une excellente idée de provoquer une panne de courant dans cette médiathèque. Du moins un court circuit de tous les ordinateurs disponibles…Will secoua la tête imperceptiblement. C’était lui que la demoiselle consultait. Pas les ordinateurs. L’option première, certes plus dangereuse, mais tout à fait réalisable restait la meilleure.
Si en revanche, le sujet pouvait être clos rapidement, ce serait parfait. Le jeune homme n’envisageait pas de la jeter non plus, ni forcément être désagréable, juste le strict minimum de politesse. Réfléchissant, il convint de lui donner dix minutes. Ni plus ni moins. Ce qui devait correspondre à quelques centaines de nouveaux sites « infectés ». Oui, ça pouvait passer.

"Tout à l'heure, tu étais surpris. Est-ce que c'était à cause de cette histoire de génie de l'informatique ?"


Brutalement arraché de ses calculs, William se tendit. Une seconde, puis il se composa un visage détaché et força tous ses muscles à se détendre. Physiquement absolument normal, le bloc de béton armé qui enserrait sa gorge était néanmoins des plus réel. A ce point angoissé qu’il doutait de pouvoir parler avec une voix normale. Pourquoi est ce qu’elle l’interrogeait sur ce sujet ? Savait elle quelque chose ? Pourquoi avait il fallut qu’il réagisse à ses paroles, non, ça en revanche, c’était compréhensible. Entendre quelqu’un parler d’un secret sur soi, mais porteur sur de nombreux plans internationaux, pouvait difficilement passer sans réaction appropriée. Conscient qu’il était mal parti, il retarda tant qu’il put la seconde de son exécutoire. Respirer, reprendre confiance, retrouver son sang froid… Un sourire adorable vint se dessiner sur son visage.

- Oui, j’étais surpris.
A vrai dire, je fais moi aussi quelques petites recherches là-dessus, rien de bien concluant je pense. Aussi j’ai été étonné de t’entendre résumer la totalité de mes maigres connaissances.


William se disait que pour son revirement de plan, le il aurait préféré la vouvoyer. Mais ayant parlé au plus rapide un peu avant, et compte tenu de sa réaction à ce moment, cela allait encore paraître illogique. Se rendant compte de leur situation « physique » peu confortable, sans parler des autres, pour lui, William avisa la chaise qui attendait devant l’ordinateur. Il aurait bien voulu s’asseoir. En situation d’infériorité pour la suite. Il détourna rapidement les yeux et, ses traits purs ébauchant sa façade de visage gracieux-innocent-adorable, l’héritier Delacroix reporta son attention sur son indésirable interlocutrice. Qui, à son grand désarroi, se révéla plus ou moins maintenir une variante dudit visage.
Tout à fait concentré sur la conversation qu’ils avaient,-dix minutes, alors pourquoi pas- le jeune homme se disait qu’il aurait quand même bien voulut lui poser explicitement la question sous-jacente dans sa phrase. Pourquoi la jeune fille faisait-elle des recherches sur une arme informatique ? Et puis que savait elle vraiment à ce –son- sujet ? Mais compte tenu du fait qu’il voulait limiter le temps de parole, Will ne rajouta rien.

De toute façon, il comptait bien lui fausser les idées si jamais il s’avérait qu’elle savait trop de choses, surtout trop vraies.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyVen 24 Juil - 21:34

La situation était relativement peu confortable, Cody en avait conscience. Elle, qui se montrait si rarement impolie, venait de déranger un parfait inconnu, en prenant pour excuse une sorte d'inquiétude idiote et infondée - Quelque chose ne va pas ? - et de lui poser une question relativement déplacée, qui devrait témoigner d'une nature terriblement curieuse. Pourtant elle n'était pas plus curieuse que cela, et imposer la conversation à un interlocuteur qui aurait préférer s'en passer ne faisait pas partie de ses habitues. Mais ces questionnements pouvaient peut-être servir... A dire vrai, ce garçon l'intriguait. La jeune fille ne quittait pas des yeux son interlocuteur encore anonyme, et une attention critique se mêlait sur ses traits à son expression plus souriante. Il n'était pas nécessaire de maquiller son visage, d'en faire un masque de vague indifférence, puisqu'elle avait tout à fait le droit de s'intéresser à ce sujet somme toute banal, n'est-ce pas ?

Elle prit donc tout particulièrement garde aux différents changements qui s'opéraient sur le beau visage de l'autre au fur et à mesure que les secondes s'égrainaient. Tout d'abord, la surprise. Les lèvres de Coleen s'étirèrent en un sourire légèrement amusé en voyant les yeux de William s'élargir. Bon, il avait l'air relativement ébahi par sa réaction. Elle laissa échapper un petit rire en le voyant si étonné, et le visage si défait ; comme il était mignon. Leçon à en tirer : si elle voulait obtenir de lui quelques informations, il ne fallait plus le déconcerter ainsi, et donc éviter tout comportement relativement différent de la normale. Tant qu'il resterait à plus d'un pas d'elle, tout irait bien. Il paraissait... Pensif. Expression qui se transforma presque aussitôt en une sorte d'impassibilité parfaite. Mais le retour au calme, sembla-t-il à la demoiselle, ne s'était pas effectué sans transition : si elle n'avait pas rêvé, ses traits s'étaient tordus l'espace d'un instant, juste après la seconde phrase qu'elle avait énoncée. La question qu'elle lui avait posée. Mais le visage était redevenu serein si rapidement... Et ses yeux, de nouveau d'un noir parfait, insondable. Oui, peut-être après tout avait-elle rêvé... Peut-être sa hâte d'obtenir des informations et le qui-vive sur lequel elle se tenait en permanence l'avaient-ils trompée.
Là encore, les quelques instants qui précédèrent la réponse donnée parurent étranges à la membre de TWS. Il fallait vraiment, vraiment, qu'elle arrête de voir des ennemis potentiels partout... Ce type-là n'avait sans doute rien à cacher. Regarde-le, avec son visage d'ange et ses yeux noirs, il a l'air complètement paumé. Qu'est-ce qu'il pourrait bien fabriquer de secret ? Et puis, généralement, le gouvernement ne recrute pas dans les jeunots... A moins qu'il ne soit un surdoué, ce qui expliquerait son air lunaire. C'est faux. Il n'a vraiment pas l'air d'un surdoué. Et puis, tous les lunaires ne sont pas surdoués. Peut-être aussi était-il de son côté, une telle possibilité n'était pas à exclure.
Le soudain sourire, un peu trop lumineux pour elle, qui éclaira le visage de l'inconnu l'arracha à ses pensées - et elle ne sortait pas de celles-ci plus avancée qu'avant. La seule conclusion dont elle était capable, à ce stade de la discussion, était l'évidence suivante : il fallait attendre plus de renseignements. Sans doute, mais encore ?

"Oui, j’étais surpris.
A vrai dire, je fais moi aussi quelques petites recherches là-dessus, rien de bien concluant je pense. Aussi j’ai été étonné de t’entendre résumer la totalité de mes maigres connaissances.
"

L'entendre avouer l'objet de ses recherches ne surprit pas outre-mesure Cody ; les deux jeunes gens avaient paru suivre le même raisonnement. Elle digéra l'information en silence, faisant à nouveau dévier sur son regard l'écran de l'ordinateur, pensive. Bien. Il s'intéressait lui aussi à cette histoire de génie informatique, ou de bombe, ou de virus, ou de quoi que ce soit en rapport avec cela ; mais ses recherches à lui paraissaient plus spécifiques que celles de la jeune fille. Après tout, elle venait à peine d'avoir vent de l'existence de cette... chose. Arme.
Il avait mentionné son étonnement. Ne pas remarquer ce sentiment aurait été ridicule, et ne pas comprendre ce qu'il attendait d'elle en prononçant ce mot, encore plus. Il n'était pas question de répondre à une telle question, même de manière négative, en refusant d'y répondre - surtout si elle était informulée. Elle remercia mentalement la diplomatie du jeune homme, qui lui fournissait, par sa délicatesse, une possibilité d'échappatoire.
Reportant son regard sur lui, elle remarqua bien sûr le mouvement des prunelles brunes vers la machine - oh, non, elle n'allait pas le laisser filer de sitôt. Il l'intéressait. Ou plutôt : ses recherches l'intéressaient. Peu importait qu'il n'ait rien obtenu de concluant, comme il disait, elle en savait sans aucun doute bien moins que lui. Sans oublier qu'il avait peut-être des raisons moins avouables de s'y intéresser. Elle sourit à nouveau, et ses yeux pétillaient d'amusement lorsqu'elle fit un petit geste vers la chaise dont il s'était levé :

"Mais rassieds-toi, je t'en prie. ... Puis-je ?"

Sans attendre la réponse, elle recula légèrement la chaise qui correspondait au bureau voisin du sien, devant lequel elle s'était postée pour engager cette conversation ; et s'y assit sans sourciller, lissant soigneusement sa robe du plat de la main. Il s'agissait de s'accorder une pause. Il était certain qu'elle ne fournirait pas d'explication, du moins pas avant que lui n'en ait fournie une. Une véridique, de préférence, mais elle devait bien admettre qu'elle n'aurait aucun moyen de vérifier ses dires - dans l'immédiat du moins. Elle releva les yeux vers lui, en laissant sa bouche redevenir sérieuse.

"Je suis tombée sur ce sujet un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien m'en dire plus...?"

Une fois de plus, le coin de ses lèvres se retroussa en une moue un peu moqueuse tandis qu'elle achevait :

"Ou bien préfères-tu garder le fruit de tes recherches pour toi ?"
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyDim 26 Juil - 14:39

Remarquant les fréquents coups d’œil que jetait la jeune fille à son ordinateur occasionnel, Will prit finalement le temps de la détailler vraiment, et pour la première fois. Une silhouette gracile, assez androgyne. Des traits fins, parfaitement en accord avec sa morphologie. Un visage harmonieux donc, sublimé par de grands yeux et des lèvres fines. Il se dégageait de ses gestes et de manières une impression de délicatesse sophistiquée, que seule une éducation parfaite aurait su façonner. Alors pourquoi Will avait-il l’impression de se retrouver face à un requin lorsqu’il croisait son regard ? Quelque chose en cette demoiselle ne tournait pas rond. Un je ne sais quoi qui lui évoquait un homme d’affaire plus ou moins véreux ayant repéré une proie, victime, enfin un client particulièrement intéressant.

"Mais rassieds-toi, je t'en prie. ... Puis-je ?"

Non...surtout pas…
Le jeune homme acquiesça lentement sans un mot. Là encore, quelque chose n’allait pas. Pourtant peu habilité à pouvoir juger les réactions des autres humains, il sentait que cet air de demoiselle de bonne famille illustré à cet instant par le lissage consciencieux de sa robe en s’asseyant, ne collait pas à son petit air satisfait des plus inquiétant. William se reprit. Il fallait vraiment qu’il cesse de voir du danger partout. Ce n’était qu’une gamine –de son âge mais ça n’est qu’un détail- qui le collait pour une raison plus ou moins obscure. Voila tout. Mais enfin, pourquoi… Ladite gamine le sortit de ses pensées, un air assez curieux sur le visage. Elle ne souriait pas et semblait plus grave que ce que sa phrase aurait demandé.

"Je suis tombée sur ce sujet un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien m'en dire plus...? Ou bien préfères-tu garder le fruit de tes recherches pour toi ?"

Elle avait sourit en fin de phrase. Comme une vulgaire moquerie. Alarmé, William se raidit.
Elle savait.
Obligatoirement, cette fille était au courant. Voila pourquoi elle s’appliquait à rester à côté de lui. Tout s’expliquait maintenant.
D’apparence imperturbable, le jeune garçon était affolé. Il se trouvait face à une personne, pas à des données ou des ordinateurs bien simples à contrer. Et cette personne connaissait la vérité et jouait avec lui comme un chat et une souris… Se giflant intérieurement, le jeune Delacroix se reprit. Non, elle ne devait pas savoir, sinon elle aurait été plus directe –que ça ?-…ou elle l’aurait approché pour pouvoir –c’est le cas-… enfin, de cet âge, ce n’était pas –environ le même que le mien-… Oui mais non. Il devait la croire, se laisser persuader de son innocence. Dans tous les cas, même si hypothétiquement elle avait pu avoir quelque idée vaguement précise sur son cas à lui, il devait au moins couvrir Jofroi. Se préparant à répondre tant bien que mal, le jeune homme se dit que décidément l’éloquence orale était une faculté qu’il était loin de posséder. Ecrit oui. Aux ordis, oui. Autre humain… Passant une main dans ses cheveux de jais, William se força à sourire. Alors, premièrement, passer sur l’impolitesse de la question, et faire semblant de s’en amuser. Voici le plan.

- Non bien sûr, mes recherches sont tout sauf personnelles…enfin je veux dire que je peux tout à fait te dire ce qu’il m’a semblé en découler.


Arrachant ses yeux du regard scrutateur de la jeune fille, William regarda un bref instant la fine montre attachée à son poignet. Plus qu’une minute sur les dix, et encore en arrondissant. Il n’aurait jamais le temps.
Du coin de l’œil, il vit un mouvement imperceptible sur l’écran, comme un message destiné à lui seul. Ridiculement minuscule, une fenêtre venait de s’ouvrir, l’informant d’un nouveau nombre. 347. Le nombre de sites « infectés » par la rumeur. Oh non.
Il aurait voulu s’assommer. Bien sûr, sur Internet il y avait aussi des heures de pointe… Pourquoi avait il fallut que ça tombe maintenant ? Non, ça, c’était encore compréhensible. La vraie question était pourquoi cette fille était venue le distraire exactement à ce moment ? Coïncidence ?
Peut être, mais encore moins rassurante sur le coup. D’un geste mesuré, calculé à la moindre seconde, William tendit le bras et éteignit l’écran. Il allait appliquer l’idée stupide qu’il avait eue plus tôt. Esquissant une moue d’excuse, le jeune homme refit face à son interlocutrice.

- Hum, c’est pour ne pas gaspiller trop d’énergie. Etant donné que quand je pars dans mes explications ça dure… Enfin donc, tu veux savoir ce que j’en pense post recherches...

Faisant mine de rassembler ses connaissances, organiser ses idées –et si elle pouvait le trouver ralenti, ce serait parfait- le jeune garçon posa d’un geste apparemment inconscient sur la souris. Un lien, aussi ténu soit il, avec son ordinateur lui suffisait pour replonger dans la symbiose. La difficulté allait reposer, non pas dans le domaine informatique, mais dans les facultés orales de l’héritier Delacroix. Mort d’avance.

- En fait, j’ai entendu dire sur certains sites qu’il s’agirait d’une arme informatique, humaine. Moi, je pense que ça n’est pas possible, tout d’abord parce que les humains, enfin nous, nous ne pouvons pas produire assez d’électricité pour pouvoir communiquer… se connecter… ou euh enfin, je veux dire, se lier de quelque façon que ce soit avec un ordinateur. De plus, même si on arrivait à faire qu’un être humain soit porteur de cette électricité, ben il manquerait toujours quelque chose. Les clés, les claviers, tout ce qui est relié avec l’ordinateur est composé de circuit, de fils, d’embouts permettant ce contact. Mais pas les humains…nous.


Il avait voulu se sauver, il s’était pas mal enferré. D’autant plus que le jeune homme jonglait entre ces mots qu’il détestait tant devoir émettre, et les contre attaques diverses qu’il menait dans le monde informatique. Mais la partie la plus dangereuse pour lui était passée maintenant, ne restait plus que l’implantation d’une nouvelle idée.

- Donc déjà je crois qu’il est inutile de creuser plus cette idée totalement folle, elle ne doit juste servir qu’à faire du bruit. Personnellement, je pencherais pour l’idée d’un nouveau virus amélioré. Il y a, tous les ans, dans je ne sais plus quel pays du nord de l’Europe, un rassemblements de jeunes surdoués, génies de l’informatique à un point inimaginable. Je pense que cette rumeur vient de là. D’un virus prodigieux crée par un ou plusieurs d’entre eux.

Préférant ne pas prolonger, William possédait néanmoins la version bétonnée de sa rumeur. Les pays présumés derrière ce virus, les pressions internationales, à tel point que ça ne pouvait paraître que réel. Mais, taraudé par sa symbiose d’un coté et ces yeux étranges de l’autre, le jeune homme choisit de se taire. Un faux pas était si facile à faire.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyLun 27 Juil - 20:51

La réaction du jeune inconnu ne put que surprendre Coleen. Bien sûr, il conservait ce visage imperturbable, dénué d'expression, et son regard demeurait toujours d'une noirceur égale. Pourtant il y avait la tension des muscles de son cou, la ligne de ses épaules, qui se faisait soudain plus raide, et un instant de parfaite immobilité. Elle fronça légèrement les sourcils, remarquant presque inconsciemment ces détails et les interprétant immédiatement. Oui, ce garçon s'était sans nul doute figé dès qu'elle avait achevé de prononcer les mots précédents. Pourquoi ? C'était idiot. Elle ne faisait que lui poser une question. Peut-être était-ce bien plus important, pour lui ou pour quelqu'un d'autre, qu'elle-même n'avait pu le penser. Elle demeura silencieuse, les paumes sagement posées à plat sur ses genoux, les yeux fixés sur les siens. Incapable de détourner ses yeux des siens. Il y avait bien sûr l'envie de savoir, et aussi, peut-être, l'envie de déchiffrer. Ce noir était bien trop insondable ; elle n'aimait pas cela. Il suffisait à présent d'écouter.
Elle ne nota pas la respiration qui se faisait tout à coup plus souple, qui essayait de redevenir calme, ni le contraste que ce fait formait avec la tension toujours aussi évidente du corps. Elle se contenta d'accepter le sourire - comme si elle venait de dire quelque ânerie et qu'il le remarquait sans le lui reprocher - et de le lui rendre : une mimique un peu contrite, comme une sorte d'excuse à l'indiscrétion de sa question.

"Non bien sûr, mes recherches sont tout sauf personnelles…enfin je veux dire que je peux tout à fait te dire ce qu’il m’a semblé en découler."

Le sourire se modifia légèrement, et témoigna avec une évidente sincérité de la gratitude qu'elle voulait exprimer. En outre, s'il lui confiait ses résultats avec une telle bonne grâce, elle pourrait peut-être lui proposer de s'associer à lui pour effectuer d'autres recherches ?! Ainsi, de quel camp que cet individu soit, ils pourraient obtenir plus de résultats ensemble que chacun de leur côté - sans pour autant que Cody ne soit obligé de lui avouer qui il était, et à quel camp il vouait ces recherches. Bien sûr il faudrait s'assurer de l'opinion de son interlocuteur, ce qui ne devrait pas trop poser de problème. Elle se demanda un instant si le 'tout sauf personnelles' signifiait tout simplement que ce qu'il avait trouvé n'avait aucune raison d'être tenu secret, ou si cela signifiait qu'il travaillait pour le compte de quelqu'un d'autre. Bah, après tout il serait bien temps de décider ou non de forger une opinion à ce sujet plus tard. Après avoir entendu ses explications.

"Hum, c’est pour ne pas gaspiller trop d’énergie. Etant donné que quand je pars dans mes explications ça dure… Enfin donc, tu veux savoir ce que j’en pense post recherches..."

Elle avait à peine remarqua la déviation du regard de l'adolescent, et hocha machinalement la tête ; une telle action ne valait pas la peine qu'elle y accorde de l'attention, n'est-ce pas. Elle attendit la suite sans mot dire, le regard attentif, sans pour autant remarquer le soin que William mettait à entretenir un lien, fût-il moindre, avec l'ordinateur.

"En fait, j’ai entendu dire sur certains sites qu’il s’agirait d’une arme informatique, humaine. Moi, je pense que ça n’est pas possible, tout d’abord parce que les humains, enfin nous, nous ne pouvons pas produire assez d’électricité pour pouvoir communiquer… se connecter… ou euh enfin, je veux dire, se lier de quelque façon que ce soit avec un ordinateur. De plus, même si on arrivait à faire qu’un être humain soit porteur de cette électricité, ben il manquerait toujours quelque chose. Les clés, les claviers, tout ce qui est relié avec l’ordinateur est composé de circuit, de fils, d’embouts permettant ce contact. Mais pas les humains…nous.
Donc déjà je crois qu’il est inutile de creuser plus cette idée totalement folle, elle ne doit juste servir qu’à faire du bruit. Personnellement, je pencherais pour l’idée d’un nouveau virus amélioré. Il y a, tous les ans, dans je ne sais plus quel pays du nord de l’Europe, un rassemblements de jeunes surdoués, génies de l’informatique à un point inimaginable. Je pense que cette rumeur vient de là. D’un virus prodigieux crée par un ou plusieurs d’entre eux.
"

Lorsqu'elle entendit les mots 'arme informatique humaine', Coleen ouvrit de grands yeux - curieux, sans doute, mais pas si surpris. Après tout, elle aussi venait d'avoir vent de ces rumeurs. Une arme informatique humaine... Elle fronça légèrement les sourcils, n'accordant plus aucune attention au monde extérieure. Sa faculté de se concentrer sur un unique point lorsqu'elle le souhaitait l'aidait sans doute beaucoup, et elle pouvait ainsi absorber la totalité des paroles de ses interlocuteurs. Or ce n'était apparemment pas le moment d'en laisser échapper une seule.
Le visage de la demoiselle ne trahit pas un seul sentiment tandis qu'elle prenait connaissance de ce que l'autre voulait bien lui dire : que ce soit étonnement ou doute, elle ne l'exprimerait qu'ensuite. Son visage était tendu ; elle croisa machinalement un genou par-dessus l'autre, comme elle en avait l'habitude, sans se souvenir qu'elle n'était à cet instant précis ni Cody, ni en pantalon. Effectivement, le raisonnement de cet inconnu se tenait. Il était évident qu'une telle personne ne pouvait vraiment exister, ou ne pouvait pas vraiment être humaine... Pourtant, cette perspective était étonnamment séduisante. Une telle créature offrirait des possibilités...
Elle interrompit le cheminement de sa pensée immédiatement, horrifiée. Ce raisonnement la dégoûtait - il était tout juste celui qu'elle abhorrait chez ceux de "l'autre camp". Il était évident qu'ils se serviraient de cette personne, si elle existait... Elle se reconcentra sur les paroles suivantes de l'autre. Bien sûr, l'hypothèse du virus était bien plus sensée - bien moins folle. Un virus... Sans doute. Elle resta un court instant silencieuse, et, revenant à la réalité brusquement, elle décroisa lentement ses jambes lorsqu'elle prit conscience du geste qu'elle avait effectué quelques secondes plus tôt. Elle était en robe, quelle idiote.
Elle releva les yeux vers l'inconnu.

"Mais si c'était un virus, quelle serait son utilité ? A quel emploi serait-il destiné ? Je comprendrais l'intérêt du gouvernement et des... différents partis pour un humain doté de telles facultés, mais un virus..."

Elle s'interrompit trop tard, après seulement avoir exprimé ses pensées. Quelle idiote ! Tout en prenant soin de conserver des précautions oratoires, elle avait clairement dévoilé son jeu. Quel besoin avait-elle de mentionner le conflit quant à la Troisième Guerre Mondiale ? Un tel sujet n'avait aucune place dans cette conversation, et il n'y avait qu'elle ici qui y accordait de l'importance, du moins jusqu'à preuve du contraire. Elle se mordit la lèvre inférieure, incapable de contenir son dépit, et décida qu'après tout, ce qui était fait était fait. Elle n'avait pas le moyen d'effacer ces paroles de l'esprit de son informateur. Et puis, il pouvait aussi ne pas y prêter attention... Elle se força à respirer profondément. Le simple fait de porter une robe, d'être ainsi dévoilée, la mettait dans un état proche de la paranoïa. Elle médita à nouveau quelques infimes instant les précédentes paroles de William, sans songer à les mettre un seul instant en doute. Puis elle reprit la parole, sans chercher à déguiser ses pensées toutefois, et souligna d'une voix légèrement songeuse :

"Si une telle personne existait, elle serait en danger, n'est-ce pas ? Il faudrait la protéger..."

Sa voix n'exprimait pas le soucis de la sécurité de cette créature - pas vraiment. Juste la honte d'avoir pensé à l'utiliser. Comme ce que les autres feraient. Une sorte de remord.
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William Delacroix

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William Delacroix


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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMar 18 Aoû - 18:59

« Allo Houston, on a un problème. »

Les erreurs fusaient de partout, images écarlates et agressives. La bibliothèque avait visiblement choisi de faire restreindre les accès à Internet de ses ordinateurs. De nombreux sites étaient ainsi hors de portée de la patte de Will. Pour un huitième de demi seconde.
Le jeune homme, qu’on se le dise, ne venait pas de pirater l’intégralité du système de ce lieu n’est ce pas. Ou si peu alors.
Maintenant absolument libéré de ces barrières grossières, le garçon se démenait pour couvrir les centaines de messages compromettants, et leurs progénitures pour le moins inopportunes. Et prolifique. Se frayant un large passage entre ces catastrophes ambulantes à grands coups de virus et chevaux de Troie, l’héritier Delacroix corrigeait le reste, minime mais qui avait pu bénéficier de protections suffisantes à ses diverses essais. Donc les sites devaient être assez intéressants : en général des branches multiples de gouvernements voilés et de sociétés. Pas vraiment en tous genre. Ceux là avaient droit à un vrai falsifiage d’information en règle. Inventif lorsqu’il le faut, William jouait de toutes les idées possibles et vraisemblables. Mais celle du virus était néanmoins sa favorite. Il était de toute façon préférable qu’il y ait, sur tous ces sites, une possibilité majeure qui ressorte. Celle qu’ils retiendront parmi tant d’autres. La sienne.

Un regard vide, un visage dénué de toute expression succéda à ses paroles. William regarda distraitement son interlocutrice s’approprier son discours, pour le moins décousu et malhabile. Il reporta son attention sur sa symbiose. De toute façon, il y avait deux grandes possibilités. Ou la jeune fille le croyait, et consentait à le laisser tranquille. Ou bien elle le croyait et lui demandait des précisions. Rien d’autre. Le jeune homme laissa une nouvelle fois ses attaques informatiques devenir prioritaires dans son esprit. Il réitéra tous ses gestes quelques bonnes centaines de fois, modifiant ses idées de ci de là, jusqu’à ce que l’écran noir de l’ordinateur affiche pour lui quarante huit. Et bien voila, il y arrivait finalement. Sans pour autant ralentir son rythme effréné, il nota inconsciemment un mouvement suspect à côté de lui.
Elle avait bougé.
L’héritier Delacroix l’observa un instant. Fausse alerte, la jeune fille venait simplement de croiser les jambes comme le ferait tout homme d’affaire banal. Trop préoccupé pour s’y intéresser, et pas vraiment au fait des mœurs des demoiselles-de-bonnes-familles, Will en détourna son attention. Il eut néanmoins le sentiment qu’un bruit résonnait à ses oreilles et s’en préoccupa à temps.

"Mais si c'était un virus, quelle serait son utilité ? A quel emploi serait-il destiné ? Je comprendrais l'intérêt du gouvernement et des... différents partis pour un humain doté de telles facultés, mais un virus..."

Automatiquement, le jeune homme corrigea. Un regard à la fois sévère et triste accrochant celui de son interlocutrice.

- Des gouvernements. Et pas que.

Puis, prenant conscience de ce que venait de dire la jeune fille, Will se redressa vivement, comme si on l’avait brûlé. Il avait prit du temps pour lui expliquer, lui faire considérer toute idée sur ce sujet comme absolument saugrenue, réfuter cette option. Être humain = impossible. Était ce si difficile à appréhender que ça ? Il était le mieux placé pour le lui confirmer. Et puis son raisonnement ne tenait même pas. Il était déjà arrivé à de nombreux gouvernements ou organisations de se mettre des informaticiens dans la poche pour pallier au mieux des éventualités de virus, ou bien en concevoir et faire ainsi pression sur les autres. Un virus était un électron qui se déplaçait généralement au hasard, certes. Mais loin d’être libre, et dont la portée était toujours planifiée. L’héritier Delacroix, d’un geste nerveux, cliqua plusieurs fois sur la souris, éteignant sans visibilité l’ordinateur. Il avait fini et vraiment, ce n’était pas trop tôt. Car si, de prime abord, il fut agacé par les soupçons de la jeune fille, William ne put s’empêcher de se lever brusquement lorsque le reste de ses paroles lui parvinrent. Le visage on ne pouvait plus fermé.

- Mais tu écoutes des fois ?! Il est absolument impossible que ce soit une arme humaine, compris ? Quant à la protéger… pas besoin de ton aide. Merci.

Son « merci » claqua comme un fouet. Dégoûté, William récupéra son manteau et sortit de la pièce à grands pas. Une voix en lui, affirmait qu’il devait vraiment se calmer, et fut étouffée par le bruit d’une ampoule du second étage qui grilla au passage du jeune homme. Il n’allait pas rentrer dans son état d’énervement notoire, et ne put alors s’empêcher de tester quelque chose. Les gens disaient que pour se détendre, ils prenaient des livres. Or à cet étage ci, la grande pièce en était pleine. Attrapant une poignée de magazines, l’héritier Delacroix alla rageusement s’avachir dans un des fauteuils qui jonchaient l’étage. Il en ouvrit un sans vraiment réussir à s’y absorber, portant sur de nombreuses recettes de choux à la crème. William réprima un haut le cœur et reposa le soigneusement. Loin de lui. Le suivant parlait des jeunes célébrités du monde. Il finit tout aussi vite à côté du magazine de cuisine. A détailler les expressions successives qui se peignaient sur le visage du jeune homme, on sentait presque le « vade retro Satanas » qui en émanait. Tentant une dernière fois sa chance, le dernier avant de s’en aller chercher un autre moyen de se calmer ou carrément des médicaments pour, William prit dans ses mains le dernier numéro des sciences numériques informatiques. Et bien voila.

Les sujets abordés, bien qu’intéressants, n’apprenaient rien au jeune homme. Il avait déjà vu ça bien des années auparavant. William haussa un sourcil. En revanche ceci était faux. Ça par contre pouvait…Le jeune homme se redressa. Il était sûr d’avoir entendu un bruit, tout proche. Le vent buttait de plus en plus violemment sur la fenêtre, mais il était quantité négligeable. Ce n’était pas ça. Tendu, il ne remarqua même pas l’ampoule à côté de lui qui, deux minutes avant, était grésillante, se brisait à l’instant. L’héritier Delacroix se força au calme, ou le système électrique de la bibliothèque –ville- dans son entier allait y passer. Avec le temps qu’il faisait, personne ne devrait lui en tenir rigueur n’est ce pas. Mais après tout, qui sait.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyVen 21 Aoû - 14:53

Le regard que le jeune homme lui lança à la suite de ses paroles surprit la jeune fille. L'expression de ces yeux était étonnamment grave - et puis il y avait aussi cette façon qu'il avait eu de la fixer bien en face, plongeant ses pupilles dans les siennes, de sorte qu'elle avait pu y lire deux sentiments auxquels elle ne s'attendait pas. Qu'elle ne comprit pas. Cette sorte de gravité, bien sûr, comme si de la conversation qu'ils partageaient dépendait son sort à lui ; et puis aussi de la tristesse. Résignation...

"Des gouvernements. Et pas que."

Coleen hocha la tête, presque machinalement, peu occupée de lui donner des confirmations quant à ce qu'elle-même pensait : elle se contentait d'absorber les informations qu'il lui fournissait, pour pouvoir les réutiliser plus tard. Son visage fermé, sa bouche plissé en une moue concentrée, ses fins sourcils légèrement froncés, tout témoignait de son intérêt pour la question. Elle avait laissé sans y prêter vraiment attention ses yeux dans ceux de son interlocuteur ; elle ne tarda donc pas à revenir à la réalité pour faire une mise au point sur ces prunelles béantes.
Mais elles bougeaient. La vision de l'adolescente redevint générale, et elle eut un mouvement de recul en voyant l'inconnu se redresser brusquement, comme si elle l'avait piqué. Pourtant, elle n'avait rien fait, n'est-ce pas ? Elle, elle n'avait rien fait, c'était lui qui venait de parler. Et pourtant, il la considérait d'un œil furieux tandis que ses doigts manipulaient rapidement la souris qu'il tenait toujours. Elle en entendait les clics hâtifs.

A peine eût-elle prononcé les mots suivants qu'il lui vint à l'esprit qu'elle n'aurait peut-être pas dû dire cela, si sa phrase précédente avait mis le jeune homme dans un tel état de nervosité. Mais immédiatement, elle se corrigea : un tel raisonnement était parfaitement idiot. Il n'y avait absolument aucun problème : le seul était de résoudre l'énigme que cet inconnu lui posait. Qu'est-ce que c'était que cette chose informatique - virus ou humain, peu lui importait - , comment empêcher les Anti-TWS de s'en servir, et peut-être même, si l'occasion s'en présentait, comment rallier cet outil fabuleux à leur cause. Quoiqu'encore fallait-il que l'outil en question ait une conscience. Mais puisque l'hypothèse était déjà proposée... Quoi qu'il en soit, visiblement, l'adolescent que Coleen avait en face d'elle s'impliquait dans cette histoire, comme le confirma immédiatement sa réaction suivante :

"Mais tu écoutes des fois ?! Il est absolument impossible que ce soit une arme humaine, compris ? Quant à la protéger… pas besoin de ton aide. Merci."

Elle resta un instant muette de surprise, prise au dépourvu par la colère qui se dégageait de lui, comme une aura parfaitement visible. Alors que quelques minutes auparavant il semblait tout du moins poli, plus ou moins ouvert à la discussion, le voilà qui s'en allait, qui fuyait presque, et ne laissait comme maigre indice que le sens de ses mots. Coleen le suivit des yeux, ravalant presque à regret le Attends ! qu'elle avait failli lancer.
Bien. A présent, telle était la situation : Cody venait d'apprendre l'existence d'une puissance informatique formidable, qui allait probablement provoquer de nouvelles batailles entre les différents partis, qui, chacun, tenteraient de l'acquérir. Cette puissance pouvait exister sous la forme d'un virus, ou d'un humain surdoué, ou peut-être - soyons fous ! - d'une créature hybride. Cette dernière hypothèse avait d'ailleurs été brillamment démontée par l'inconnu qui venait de la quitter.
L'inconnu en question était lui-même fort intrigant. Il s'intéressait à ce sujet, ce qui était relativement normal, soit. Mais Coleen ne pouvait s'empêcher de qualifier ses réactions de démesurées : son étonnement, qui pouvait presque passer pour de la frayeur, avant qu'elle ne vienne lui parler, et puis sa colère qui avait provoqué sa fuite, la fougue qu'il avait employée à la détourner de la piste 'humaine'.
Différentes solutions s'offraient au membre de Truth War Squad : soit elle laissait tomber et retournait à ses occupations, soit elle s'intéressait à cette histoire. A ce stade, il était évident qu'elle n'avait pas l'intention d'oublier ce qu'elle venait d'apprendre : une telle négligence pouvait peut-être provoquer une situation désastreuse. Donc elle allait s'impliquer.
Étape suivante : ce qu'elle allait faire à présent. Si l'autre avait quitté les lieux, il serait sans doute trop tard pour le rattraper. Tout de même soucieuse, la brunette se leva, alla jusqu'à une fenêtre qui donnait sur la rue, et, bien évidemment, ne trouva aucune trace de cet étrange jeune homme. Soit il était déjà loin, ce qui aurait été plutôt étrange à moins qu'il ne bénéficiât d'un véhicule, soit il n'avait pas quitté la Bibliothèque. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il soit encore là.

Elle alla se rasseoir. Non sur la chaise qu'elle occupait quelques secondes plutôt, mais bien devant l'ordinateur que William avait utilisé. Elle le ralluma machinalement, perdue dans ses pensées. Absolument impossible que ce soit une arme humaine, quant à la protéger, pas besoin de ton aide. Jolie contradiction, n'est-ce pas... Tout ce qu'il y a de plus illogique. Peut-être aussi n'était-ce qu'une maladresse orale, peut-être était-ce un effet de sa propre paranoïa ; toujours est-il que si elle prenait ces paroles à la lettre, il en sortait que ce garçon n'avait pas besoin d'elle pour protéger une vague arme, peut-être humaine. Donc qu'il cherchait à la protéger.
Par réflexe, elle rechercha le compte-rendu de toutes les précédentes actions effectuées sur cet ordinateur. Si elle n'était pas, elle, un génie de l'informatique, elle en avait tout de même quelques notions, et quand elle vit s'afficher une page parfaitement blanche, elle grimaça. Bon. Ça, ce n'était pas de la paranoïa - du moins, pas de sa part à elle.
Cody rééteignit la machine, et quitta la pièce à son tour. Elle se faisait penser à quelque vague journaliste - en tout cas, pas question de lâcher l'affaire. Dans le couloir, le noir était complet ; elle manqua de trébucher et finit par arriver dans une autre salle, faiblement éclairée. Et l'ampoule grésillait. La demoiselle grimaça et chercha des yeux la direction de la sortie. Et, ô bonheur, en regardant autour d'elle, son regard tomba sur le jeune homme de tout à l'heure, la mine renfrognée, plongé dans un magazine.
Elle réprima un sourire satisfait et se dirigea vers lui, s'assit sur le fauteuil voisin, l'observa quelques instants. Un magazine d'informatique, étonnant, n'est-ce pas.

"Au contraire, il se peut que tu aies besoin de mon aide."

Un coup au hasard. Cependant il ne s'agissait pas d'une attaque : il n'y avait rien d'agressif dans le ton qu'elle avait employé - il s'agissait tout au plus d'une constatation effectuée avec un rien de douceur. Elle se mordilla la lèvre inférieure, peut-être un peu hésitante, sans le quitter des yeux.

"Tu sembles sur la défensive."

Une nouvelle fois, ces intonations dépourvues d'une quelconque expressivité.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyVen 21 Aoû - 18:07

Un bruit. Une voix. Humaine, et pire : féminine.
William se retourna nerveusement, dardant son regard noir sur la présence indésirable. Distinguant sans mal à travers l’obscurité récente le visage fin de la jeune fille. Alors elle n’avait pas pu s’en empêcher. Elle l’avait suivi. Encore une qui ne comprenait pas le sens de l’expression « retraite stratégique ». D’un geste vif, il reposa le magasine sur une étagère à côté de lui. Tremblant de colère, l’héritier Delacroix serra les poings. Certes il n’avait jamais été doué pour les conversations orales. Mais pourquoi donc cette fille s’obstinait elle à le coller ainsi ? Quelle gaffe avait il bien pu faire ? En principe, les humains, gens, qu’il croisait étaient toujours parfaitement communs, d’une banalité absolue et salvatrice. Et celle-ci arrivait, avec ses petits airs, faussement maniérés et absurdes. Au fait des problèmes informatiques et internationaux… Et elle le mettait en rogne. Don extrêmement rare s’il en était mais visiblement maîtrisé à la perfection par cette fille. Se calant dans son fauteuil, elle continua.

"Au contraire, il se peut que tu aies besoin de mon aide."

Cette phrase, prononcée sans une once de velléité, avec une douceur étrange, lui fit l’effet d’un seau d’eau glacé sur la tête.D’alcool à brûler pour être exact. Et la flamme dévastatrice qui en résulta dans l’esprit du jeune homme ne demandait qu’à s’échapper.

"Tu sembles sur la défensive."

Il y eut un bref moment, et, contre toute attente, William sourit. De façon cynique certes. Mais au moins il avait bridé sa colère. Il semblait sur la défensive…La tension qu’il éprouvait avait fait se briser les lumières autour de lui, il n’avait jamais autant souhaité découper quelqu’un en tranche et frotter les morceaux avec des blocs de sel pour avoir la paix, et elle, elle s’étonnait qu’il ne soit pas empli de joie à l’idée de lui adresser la parole. L’héritier Delacroix se reprit.Cela dénotait tout de même d’un sens de l’observation absolument aiguisé n’est ce pas. Un léger rire crispé sortit de la bouche du jeune homme. Il n’était pas sur la défensive, mais simplement sur le point de fuir. Ce qu’elle n’avait pas du vouloir comprendre puisqu’elle s’était entêtée à le suivre. Will tenta de se calmer pour pouvoir analyser la situation. Il ferma un instant les yeux, puis les rouvrit, paisible. Donc, il rencontrait une fille dans la bibliothèque. Jusque là, tout va bien. Elle faisait des recherches sur…lui, en sa « qualité » d’arme informatique. Moins normal, mais ça pouvait éventuellement passer. Il réagit en tant que non doué notoire et elle le prend pour une sorte de journaliste en ce domaine. Ce qui leur donnait à tout deux des couvertures pour parler du sujet. Le jeune homme venait juste de s’en rendre compte mais là, c’était déjà autrement plus louche. La paranoïa ne devait pas nuire à tout le monde. Puis, comme elle ne tenait pas compte de ses dires et se focalisait sur son idée nuisible, il avait obligeamment fuit. Et voici qu’elle venait le chercher à nouveau. Parfaite innocente.

Se focalisant à présent sur le visage tourné vers lui, le jeune homme reprit, impassible et neutre, le fil de la discussion. Passant magistralement sur la dernière constatation de la jeune fille.

- En quoi, selon toi, aurais je besoin de ton aide ? Pour rédiger mes recherches ?

Se cacher sous ses couvertures. Et bien c’est absolument opportun parfois. Dire que William avait été à deux doigts de lui révéler la vérité pour avoir la paix il y avait quelques minutes. De toute façon, c’était déjà un peu ce qu’il avait fait en cherchant bien. En refusant pour la première fois son « aide », prenant la phrase comme si elle lui était destinée. Ce qui, dans le fond n’est pas faux mais officiellement… Non vraiment, l’héritier Delacroix avait très mal joué. A se demander même si la jeune fille croirait encore son simple statut de chercheur neutre en la matière. Parce que plus il y repensait…ses absurdités mal sorties sur l’hypothèse du virus, son implication suspecte dans ce domaine, même son contact permanent avec l’ordinateur durant qu’ils parlaient. Quelle stupidité vraiment, une symbiose à un tel moment. Mais au moins ses intérêts prioritaires avaient été protégés. Will avait géré au plus urgent. Mais s’était pris dans un autre problème. Le jeune homme se leva, prenant conscience que tous ses muscles, peu de temps avant, tendus à l’extrême, s’étaient totalement relâchés. Il fit quelques pas imprécis en direction de la baie. Appuyant légèrement son front contre la vitre froide et brusquée par les bourrasques, William se sentit obligé de poser une autre question.

- Toi, qu’attends tu de moi ?

Il avait prononcé ces mots sans se retourner, le regard fixé sur le dehors gris. D’une voix douce et égale. Selon lui, la question était là. Il pouvait se noyer dans des suppositions, fondées ou tout à fait erronées, mais à chaque fois, manquait le motif. Un immense pourquoi qui le mettait mal à l’aise.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyLun 24 Aoû - 0:51

Le garçon sourit. Coleen fronça légèrement les sourcils sans vraiment comprendre ce soudain changement d'expression - il passait de la colère la plus claire à une mimique froide et lointaine. Toujours cette impression, toujours ce revirement. Je te montre puis je me cache. Cacher derrière... quoi ? Il paraissait prêt à bondir, un animal traqué, c'était cela, exactement, un animal traqué. La jeune fille esquissa une moue réprobatrice : était-ce elle, le chasseur ? Elle n'en avait pas la moindre envie. Le rire qui s'échappait d'entre ses lèvres n'était pas l'expression de la joie, c'était évident. Que se passait-il ?
Elle ne perdait pas une miette des moindres expressions de l'inconnu, attentive à tout ce qui pouvait lui indiquer... quoi que ce soit. Et voilà qu'il fermait les yeux, peut-être un tout petit peu trop longtemps. Elle détourna le regard, presque embarrassée. Comme s'il y avait de quoi ! Elle ne voyait pas pourquoi elle aurait dû se sentir coupable de quoi que ce soit alors qu'il n'y avait absolument aucune raison pour lui de réagir comme il le faisait. De façon si étrange. Puis il tournait à nouveau son visage vers elle.

"En quoi, selon toi, aurais je besoin de ton aide ? Pour rédiger mes recherches ?"

Elle entr'ouvrit les lèvres, comme pour dire quelque chose, répondre, et les referma. Cette question ne semblait pas attendre de réponse, au vu de l'ironie froide qui se dégageait de ces mots. Avec un peu de chance, il comprenait ce qu'elle avait voulu dire. S'il ne comprenait pas, que voulait-il qu'elle fasse ? Bien sûr que son aide n'était pas indispensable, c'était évident. C'aurait juste été bien plus facile si elle avait pu le lui faire penser. Qu'est-ce qui aurait été bien plus facile ? Quels étaient ses objectifs immédiats ? Cody tempêtait derrière la conscience de Coleen. Que pouvait-elle faire ? Elle était bien moins douée que lui, à croire que ses facultés de persuasion s'évanouissaient lorsqu'elle ne se montrait pas en tant que garçon. Mais après tout, tout cela était bien normal. La teinture bleue, la canne, les vêtements de coupe masculine, tout cela lui conférait un sentiment de sécurité tel qu'elle pouvait avoir une parfaite confiance en elle. Il fallait qu'elle mette les choses au point. Qu'elle se calme. Qu'elle revienne à la réalité. William.

Il s'était levé. Elle eut un mouvement pour l'imiter, l'interrompit lorsqu'elle le vit se diriger vers la baie vitrée. Il ne pouvait pas compter fracasser le verre et sauter, de toute façon. Elle se contenta de le suivre des yeux, replaçant distraitement une mèche de courts cheveux noirs derrière son oreille. Elle l'observa à nouveau.
Il semblait fragile. C'était cela, le mot, fragile. En le voyant appuyer son front contre la vitre, elle ne put s'empêcher de s'inquiéter. Juste un peu, bien sûr, il ne faut quand même pas exagérer. S'inquiéter ? Il se dégageait de cet étranger une impression désagréable, une impression de malaise. Coleen n'était pas certaine de comprendre.

"Toi, qu’attends tu de moi ?"

Elle pinça un peu les lèvres, observa le reflet flou du visage, dans la vitre contre laquelle il s'était appuyé. Il n'y avait plus aucune trace d'agressivité dans sa voix. Au contraire, elle en devenait presque agréable. Tout comme ses traits, à présent qu'ils n'étaient plus figés par la colère ou, sans doute, la peur. Elle hésita, se leva.
La douceur avec laquelle il avait prononcé ces mots donnaient envie à Coleen de lui parler sincèrement. De lui dire pour qui ou quoi elle travaillait, ce qu'elle recherchait. Et pourquoi elle pensait que lui pourrait l'aider. Lui proposer une alliance, peut-être. Elle espérait vaguement qu'il ne travaillait pas pour les Antis, ou, plus généralement, pour le gouvernement. Cela dit, si tel était tout de même le cas, il ne faisait vraiment pas un employé remarquable : ses expressions étaient beaucoup trop lisibles... Et puis, il n'était certes pas de ceux dont on pouvait oublier le visage si facilement, avec cette symétrie parfaite et ces yeux noirs. Noirs. Coleen avait déjà employé ce mot pour parler de prunelles brunes, mais jamais encore elle n'avait croisé de regard si sombre. Même à présent qu'il semblait observer l'extérieur, elle pouvait encore se perdre facilement dans ces sortes de... de trous. Béants. C'était déconcertant. Elle détourna les siens, d'un bleu banal. Les papillons sont-ils attirés par l'obscurité ?
Mais s'il s'avérait qu'elle ne pouvait pas lui faire confiance, tout simplement ? Il ne fallait en aucun cas qu'elle ne commette une erreur. Elle avala sa salive, fit deux pas vers lui et demeura légèrement en retrait, plongeant à son tour les yeux dans la tempête au-dehors. Les rares ampoules qui ne s'étaient pas éteintes grésillaient. La brunette chercha ses mots, se mordillant la lèvre inférieure, et opta pour l'improvisation. Le hasard. Elle parlait lentement, choisissait soigneusement ses mots au fur et à mesure que les précédents coulaient de sa bouche. C'était une sensation désagréable.

"J'attends la vérité. Je pense que tu caches..."

Elle s'interrompit, peu satisfaite de ce début. Le bluff n'était pas pour elle, pas lorsqu'elle se trouvait ainsi démunie. Elle hocha négativement la tête, la bouche plissée en une moue réprobatrice, soupira, puis reprit sans plus s'attarder sur ses paroles :

"Tu caches sans doutes beaucoup de choses. Moi aussi. Tu sembles sur la défensive, comme je te l'ai déjà dit. Il se peut que tu craignes quelque chose. Si tu te révèles finalement digne de confiance, je pourrais essayer de t'aider. Je ne sais pas encore quel appui je serai en mesure de te fournir."

Se détournant de la vitre pour diriger son regard vers lui, elle acheva sans ralentir le rythme auquel les mots franchissaient ses lèvres :

"J'ai envie de te faire confiance. Et toi ?"

Peut-être faisait-elle une erreur monumentale, bien entendu. Peut-être aurait-elle à le regretter plus tard. Peut-être aussi avait-elle imaginé je ne sais quel mélodrame : un fugitif, ou encore telle autre aberration. Peut-être ne cachait-il rien du tout. Ce n'était rien, évidemment, juste une idée. Peut-être allait-il la prendre pour une folle paranoïaque. Elle resta immobile, son regard clair emprunt de gravité, à contempler avec un intérêt presque scientifique la belle image qu'elle avait sous les yeux.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyLun 24 Aoû - 20:07

Cette jeune fille était agaçante. Intéressante, fascinante même, mais agaçante.

Des rideaux de pluie, des gouttes qui s’écrasaient vivement sur les toits, comme des étoiles tombantes, étaient balayés par le vent impitoyable. Les yeux de William glissèrent de ces masses grises mouvantes au visage pâle de son interlocutrice. Il savait qu’il aurait du paraître un minimum étonné, affecté par ce qu’elle venait de lui dire au lieu de montrer l’impassibilité d’un joueur de poker. Les cils à demi baissés sur ses yeux sombres, le jeune homme la regardait sans vraiment la voir. Il lui semblait être en dehors de tout ça, tant il avait baissé ses barrières. L’héritier Delacroix eut un vague sourire alors que cette idée le traversait. Elle lui avait encore une fois remarqué qu’il était sur la défensive. Alors que, involontairement dans un premier temps, il s’en était fallu de peu pour que Will ne se trahisse pas, pour ensuite être sur le point de se livrer.
La jeune fille avait balayé comme un fétu de paille son semblant de concession. S’enfermant dans son idée fixe. Tu caches sans doutes beaucoup de choses, avait elle dit. En l’occurrence c’était loin d’être faux. Mais elle avait beau faire celle qui suppose, le jeune homme trouvait extrêmement suspect le fait qu’elle insiste tant sur le fait qu’il semblait acculé. Que son aide serait salvatrice dès qu’elle serait au courant de sa situation. Pour William, presque chaque mot ressassait la même idée. Dis moi qui tu es…et éventuellement je te dirais qui je suis et t’aiderais. Or le jeune homme faisait peu d’histoires de savoir qui elle était, cette demoiselle debout en face de lui, aux attitudes étranges –et à l’entêtement hors du commun. De plus il doutait vraiment qu’elle puisse lui être d’une quelconque aide.

Aide certes pas. Mais si elle lui disait tout cela, ce devait être parce que… Le jeune homme soupira lentement. Parce qu’elle savait déjà.
Cette simple constatation expliquait tout. Qu’elle le suive, ses paroles pour le moins étranges, son acharnement à vouloir lancer la discussion sur l’« arme informatique », ses yeux bleus envoûtants…
Automatisme de survie n°1 : Regarde ailleurs.
Pendant un instant, William eut l’air très intéressé par « Le petit manuel du bricolage, 100 conseils pour occuper vos dimanches ». Rivant ses yeux sur ce livre, il se mordit la lèvre, honteux de s’être laissé avoir aussi bêtement.

- Ton aide hypothétique ne m’intéresse pas, et je n’ai aucune envie de te faire confiance.


Le livre auquel il s’adressait ne répondit pas, le jeune homme laissa sa phrase en suspens. Prenant le risque de révéler à haute voix les idées qui lui venaient à l’esprit.

- Néanmoins… j’imagine que si je ne souhaite pas que tu révèles à quiconque ce que tu sais, je suis obligé de l’accepter.


Arrachant difficilement ses yeux de jais de l’étagère, l’hériter Delacroix croisa délibérément le regard de la jeune fille, qui sembla acquiescer, avant de reporter son attention sur le dehors. La pluie, le vent, la fête battait son plein. Dehors. Alors qu’ici, il avait l’impression que les murs, le silence lourd, se refermeraient sur lui s’il les laissait faire. Le jeune homme prit une longue inspiration. Maintenant qu’il y songeait, c’était la première, et dernière fois qu’il allait parler ainsi. Jamais encore il n’avait eut à révéler ce qu’il était, les gens qui le cherchaient étant logiquement parfaitement au courant. Mais elle, elle était la première à lui donner de cette façade du « fais moi confiance ». Et William doutait fortement qu’elle travaille pour des gouvernements ou autres entités compromettantes. Trop jeune, trop…fille. La seule façon dont elle venait de lui parler le certifiait. Voila, trop franche, douce, c’était ça. En bref, trop de trop pour qu’elle puisse vraiment être une menace. En revanche, ainsi au fait de son identité, elle pouvait tout à fait prendre contact avec une personne, un site, qu’il ne faudrait pas. Pour éviter ça, Will devait jouer le jeu.
Il s’éloigna à regret de la vitre, se retournant vers la jeune fille. Le dos callé contre le mur froid. William la gratifia d’un sourire sans joie.

- Bien alors, je suis bel et bien cette arme dont tu m’as tant fait parler. Comme tu as pu le voir, et à mes dépends donc, je ne suis pas très doué pour bavarder avec quelqu’un. Mais tu es la seule à qui je le dis, et je suis assez recherché, alors s’il te plaît, ne le révèle pas.

Il s’interrompit et baissa les yeux, mal à l’aise. Sa vague tentative d’ironie lui paraissait déplacée. Qu’est ce que pouvait vouloir savoir une jeune fille comme elle à ce sujet ? William riva ses yeux dans les…ceux de son interlocutrice. Il allait changer son point de vue : qu’est ce qu’il convenait de dire ou pas, pour sa survie. En premier, il ne fallait surtout pas qu’elle s’imagine quoi que ce soit qui serait incroyable et erroné. Ce serait bien trop tentant à raconter autour d’elle.

- Je ne fais pas de miracles, loin de là, mais je possède quelques facilités de communication avec les ordinateurs en particulier. J’ai été mis au point pendant la guerre, pour pouvoir infiltrer les machines principales américaines et les détruire. Elles et tous les soldats qui en dépendaient.


Jusque là, ça allait. Certes mais il ne fallait pas qu’elle croie qu’il soit un assassin. Elle pourrait être choquée, parfaitement oublier leur « accord » implicite et aller en parler au monde. Non, il fallait la préserver, rendre tout ceci normal, se faire un modèle de paix…Quoi de plus facile lorsque l’on est justement considéré comme une arme surpuissante. Prenant volontairement un ton calme et détaché, William continua.

- Mais je n’ai pas eu l’occasion de « servir ». Ou de tuer qui que ce soit.
–Juste deux trois soldats mais en légitime défense, songea t-il- Le laboratoire dans lequel j’étais à été pris avant. Je me suis –fait- caché ce jour là et depuis je vis dans le manoir de feu mes parents. Voila tu sais tout.

Un léger sourire vint se peindre sur ses lèvres et il jeta un regard presque amusé à la jeune fille.

- Alors, que comptez vous faire pour m’aider, ô demoiselle qui cachez tant de choses ?


Sa main pâle passa distraitement dans sa chevelure sombre et soyeuse. William repassa mentalement tout ce qu’il lui avait dit. Bien que ça dusse paraître hallucinant, la jeune fille avait du déjà en deviner le principal. Alors autant qu’elle connaisse deux trois détails. Ne serait ce que pour éviter qu’elle prenne peur. Ainsi elle s’approprierait son récit et il serait à même de l’empêcher d’en parler. Le jeune garçon avait déjà trouvé que, paradoxalement, moins on en disait, plus la personne était obnubilée par ce qu’on cachait. Là, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Le masque d’impassibilité reprit brusquement sa place sur le visage de Will. Juste à temps pour cacher ses traits horrifiés.
Il lui…avait parlé…de ce que les gens avaient oublié. De la troisième guerre mondiale.
Oh non.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyLun 24 Aoû - 22:58

Lorsqu'il croisa le regard de Coleen, la jeune fille dut se forcer à ne pas détourner les yeux - ce qui, en soi, aurait déjà été un effort considérable. Ces prunelles étaient si noires qu'il semblait même ne pas avoir de pupille, d'où, sans doute, cette sorte de fascination désagréable qu'il provoquait. Son premier réflexe fut donc en effet de fuir son regard pour ne pas avoir à subir cette force d'attraction. Mais pourquoi ferait-elle cela ? Non, après tout, il n'était pas question de fuir. Si elle voulait comprendre, elle ne devait pas fermer les yeux. Le fait que ce soit lui qui le fasse provoqua une esquisse de sourire sur les lèvres de la brunette. C'était déjà un effort d'économisé. En revanche, sa satisfaction s'éteignit lorsqu'elle entendit sa réponse, prononcée sans même la regarder en face :

"Ton aide hypothétique ne m’intéresse pas, et je n’ai aucune envie de te faire confiance."

Les coins de sa bouche s'affaissèrent à l'instant, et les lèvres se plissèrent en une moue déçue. Elle baissa les yeux et s'apprêta à répondre, pour finalement être interrompue par la suivante :

"Néanmoins… j’imagine que si je ne souhaite pas que tu révèles à quiconque ce que tu sais, je suis obligé de l’accepter."

Mais je ne sais rien. Cependant, ces derniers mots semblaient une concession - peut-être avait-elle une chance d'apprendre deux ou trois petites choses intéressantes. S'il pensait qu'elle était au courant de quoi que ce soit, elle n'allait certes pas le détromper, après tout. Garder le silence pouvait lui être utile. Elle abaissa légèrement le menton en signe d'acquiescement, et attendit la suite, portant à nouveau son regard sur lui. Lui qui ne semblait plus vouloir se détourner de ce semblant d'examen. Elle se força à soutenir l'échange, sans mot dire, attendant qu'il le rompe, ce qu'il fit sans tarder. Reculant légèrement, elle revint vers les fauteuils et s'y assit, croisant un genou par-dessus l'autre, attentive. Car ce qui allait suivre, à coup sûr, ne manquerait pas d'intérêt. Pliant son bras sur l'accoudoir, elle plaça son menton dans sa main en coupe et regarda William chercher ses mots, lui sourire. D'un sourire dépourvu de tout sentiment positif, semblait-il.

"Bien alors, je suis bel et bien cette arme dont tu m’as tant fait parler. Comme tu as pu le voir, et à mes dépends donc, je ne suis pas très doué pour bavarder avec quelqu’un. Mais tu es la seule à qui je le dis, et je suis assez recherché, alors s’il te plaît, ne le révèle pas."

Il avait parlé d'une traite, et venait de s'interrompre. Cody rassembla ses esprits, le regard rivé sur lui. Elle avait dû se répéter mentalement la première phrase deux fois avant de se reconcentrer sur les paroles suivantes pour en saisir parfaitement le sens. L'arme dont elle l'avait fait parler ? L'arme informatique ? Le virus ? L'humain... Elle ferma un instant les yeux, les rouvrit, sans chercher à dissimuler un seul instant la stupéfaction qui s'était aussitôt peinte sur ses traits. Elle constata avec un rien de surprise qu'il cherchait à nouveau à croiser son regard. Qu'espérait-il ? Qu'elle hocherait la tête, l'air de le savoir déjà ? L'ironie des derniers mots provoqua un sourire tendu. Ne pas le révéler ? Mais à quoi pensait-il ? Il était recherché. L'aveu qu'il venait de lui faire tenait du suicide, ni plus ni moins. Une parfaite inconnue, apparemment bien trop curieuse, le harcelait de question, et il suffisait qu'elle lui promette son aide et qu'elle lui dise qu'elle voulait lui faire confiance pour qu'il se confie à elle ? Mais à quoi pensait-il ? Il reprit avant qu'elle n'ait eu le temps d'émettre une nouvelle invective mentale :

"Je ne fais pas de miracles, loin de là, mais je possède quelques facilités de communication avec les ordinateurs en particulier. J’ai été mis au point pendant la guerre, pour pouvoir infiltrer les machines principales américaines et les détruire. Elles et tous les soldats qui en dépendaient. Mais je n’ai pas eu l’occasion de « servir ». Ou de tuer qui que ce soit. Le laboratoire dans lequel j’étais à été pris avant. Je me suis caché ce jour là et depuis je vis dans le manoir de feu mes parents. Voila tu sais tout."

Ce ne fut pas la mention des possibles multiples vies que cet être - elle ne savait plus comment le qualifier - avait pu supprimer qui choqua la jeune fille, ni même le ton parfaitement calme avec lequel il évoquait la prison qu'avait dû être son existence jusqu'à ce qu'il vienne habiter dans le manoir de ses parents morts, pas plus que la détresse dans laquelle il pouvait se trouver. Cela, elle fit l'impasse dessus, statufiée par...
Il avait mentionné la guerre. La guerre. L'artillerie américaine, les armées, les dégâts, la traque. Il se souvenait. La guerre.
Elle leva les yeux vers lui, les lèvres entrouvertes par la surprise, comme si elle allait protester, affirmer que tout cela était impensable, impossible. Elle qui savait parfaitement que tout ça était vrai. Lui se souvenait.

L'idée qu'il put s'agir d'un piège lui vint immédiatement à l'esprit. Il était évident que, pour un espion du gouvernement, s'il désirait mettre à jour le réseau de Truth War Squad, il chercherait à acquérir la confiance de ses membres. Elle ne chercha pas à cacher son trouble. Ses joues étaient légèrement rougies par la stupéfaction, et son cœur, qui avait raté un battement lorsqu'elle avait entendu ces mots, envoyait des pulsions désordonnées dans ses veines. Cette histoire d'arme informatique était tellement énorme...

Pourtant, elle n'avait pas l'impression qu'il lui mentait ; et jamais elle n'aurait songé à mettre en doute une telle intuition. Elle avait envie de croire ce garçon, et elle le croirait, quitte à prendre un risque et de devoir le supprimer si les choses tournaient trop mal. Non, elle le croyait. N'avait-elle pas dit qu'elle lui ferait confiance ?
Elle revint à la réalité sans peine, se rappelant qu'elle ne l'avait pas quitté des yeux depuis quelques longues secondes, et se reconcentra sur la suite de ses paroles :

"Alors, que comptez vous faire pour m’aider, ô demoiselle qui cachez tant de choses ?"

Elle lâcha un petit rire, qui témoignait, tout autant que son regard, de la nervosité qu'elle éprouvait sans pour autant chercher à le cacher. Elle crut voir un éclair d'angoisse passer sur son visage, éphémère, si éphémère qu'il redevint aussitôt le modèle de calme qu'elle avait pu y voir auparavant.

Elle regarda autour d'elle. Personne, évidemment. Elle inspira doucement.

"Ils recherchent ceux qui se souviennent de la guerre."

Sa voix était basse, mais posée. Elle prit le temps d'avaler sa salive, comme pour s'accorder une pause, et se leva en un geste lent et réfléchi. Elle s'avança vers lui, sans le quitter des yeux, cherchant les trous béants qui lui en tenaient lieu. Elle s'arrêta à quelques pas de lui, le considéra.
Le fait qu'il soit l'arme lui revint en mémoire à cet instant, et elle se rappela qu'elle l'avait harcelé de questions pour arriver à cette conclusion, non pour déterminer s'il se souvenait ou non. Un flot de question se déversa immédiatement dans son esprit. Il avait évoqué ses parents. Il était donc né de manière biologique, et pourtant, il affirmait avoir été élevé dans un laboratoire, en liaison avec des ordinateurs. Etait-il entièrement humain ? Comme il l'avait fait remarquer quelques minutes plus tôt, l'existence d'une créature hybride était impensable. Et pourtant... Elle se surprit à l'observer plus attentivement. Pourtant il y avait la symétrie parfaite de ses traits, cette harmonie qui le faisait ressembler à un ange, et puis la noirceur de ses yeux. Ces détails si apparents le mettaient définitivement à l'écart de tous les autres. Elle retint la question qui lui brûlait les lèvres - es-tu humain, un simple génie de l'informatique ? Ou es-tu autre chose ? - et reprit sur le même ton, parfaitement immobile :

"Je m'en souviens, moi aussi."

A son tour, elle sentait chacun des moindres muscles de son corps paraissait tendu, en alerte, comme sur le point de s'enfuir. Elle n'hésita qu'une fraction de seconde.

"Je fais partie de Truth War Squad, dont il est possible que tu aies entendu parler. Si ce n'est pas le cas, sache que nous voulons dévoiler la vérité."

Elle lui tendit la main, laissant pour la première fois depuis plusieurs minutes un fin sourire éclairer ses traits.

"Je m'appelle Cody. ..."

Elle s'interrompit. Un prêté pour un rendu, un secret pour un secret. A cette seule perspective, son cœur s'affola à nouveau, réaction de terreur instinctive que la seule pensée de prononcer des mots ineffaçables provoquait. Non. Pas maintenant... Pas encore. Et pourtant, lui s'était confié. Elle se mordit la lèvre inférieure, le regard légèrement perdu, et ne tarda pas à reprendre ses esprits. Elle acheva, la voix emprunte de gravité :

"Je ne trahirai pas ton secret."
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMar 25 Aoû - 23:10

Se rendant compte de la stupidité profonde de ses paroles, le jeune homme blêmit. Il venait simplement de raconter à quelqu’un que oui, il y avait eu une guerre, que tiens d’ailleurs c’était à cette époque qu’il était dans un laboratoire mais qu’il n’y avait aucun problème, il avait survécu à une attaque américaine. Rien que de très banal en somme. D’autant plus banal que sa situation à cette époque. Qui…rehaussait le tout d’un petit coté fantastique, pas des plus désagréable. En effet, être utilisé en tant qu’arme informatique était tout ce qu’il y avait de plus normal. William porta inconsciemment un doigt à ses lèvres, et le mordit. Fort. Tout en faisant semblant de juste s’appuyer le menton. Peut être qu’avec un traitement de choc il éviterait dorénavant de refaire ce genre de bourde.
La jeune fille rit. D’un rire crispé cependant. Will avait deux hypothèses, soit elle était assez atteinte pour trouver sa minable tentative d’ironie amusante, soit elle était assez atteinte pour trouver son histoire amusante. Puis elle s’arrêta, tout aussi brusquement qu’elle avait commencé à rire. Regardant autour d’elle pour s’assurer que personne n’était en mesure d’écouter leur conversation.

Peine perdue, tous les potentiels mouchards, qu’ils soient caméras ou bien micros, avaient été mis hors service lorsque Will avait prit possession du système intégral de la bibliothèque. Le jeune homme haussa un sourcil. Elle pensait vraiment qu’il lui aurait dit autant de choses sans s’être auparavant assuré de sa sécurité ? N’être pas aidé à l’oral n’impliquait tout de même pas que cela suivait dans chaque geste. Merci. Elle prit alors la parole, d’un ton égal, sur un sujet pour le moins illégal. Comme lui.

"Ils recherchent ceux qui se souviennent de la guerre."

Alors elle était bel et bien au courant. Dans son malheur, William avait eut de la chance : son interlocutrice savait déjà pour la guerre. Donc elle ne le prendrait pas pour un fou et ne partirait pas aussi sec divulguer ce qu’elle savait de lui. A peu près tout en somme. Le jeune homme croisa nonchalamment les jambes. Un doute affreux venait de se faire une place dans ses pensées. Elle avait dit « ils », très bien, ce devait être pour les gouvernements, tout ce genre de chose, mais aussi pour les auto proclamés « Anti Truth War Squad ». La jeune femme qui se tenait donc assise près de lui était donc soit tout à fait neutre, mais au fait de ces événements lointains et oubliés –c’est le cas de le dire-, ce qui paraissait hautement improbable, soit pour cette bande d’agitateurs, remueurs de la vase de l’histoire. Une idée folle le fit lentement déglutir. Peut être en était elle membre…
Non.
Ce groupe n’aurait aucune raison d’engager une jeune fille, surtout aussi…enfin, avec l’ensemble de mentions « de bonne famille- robe- adolescente- yeux bleus ». Et elle, aucune non plus pour vouloir en faire partie. Sauf bien sûr le motif principal de l’idéalisation de la vérité, du monde sans mensonges enfin bref, toutes ces étoiles futiles que Will avait pu observer dans les yeux de l’agitateur en chef présumé. Le jeune homme n’avait jamais compris en quoi tout ceci importait.

"Je m'en souviens, moi aussi."

Aïe.

"Je fais partie de Truth War Squad, dont il est possible que tu aies entendu parler. Si ce n'est pas le cas, sache que nous voulons dévoiler la vérité."

Le masque de parfaite impassibilité peint sur le visage de l’héritier Delacroix tint bon. Juste un très léger tic au coin de sa lèvre, rien de grave. En revanche, il fallut qu’il se concentre intensément pour se rappeler de respirer. Mais c’était loin du cataclysmique éclat de rire nerveux qui aurait du jaillir. Un mouvement de la jeune fille attira son attention. Elle lui tendait la main. De fait, il était censé la lui serrer. N’est ce pas.
Il ne bougea pas.

"Je m'appelle Cody. ...Je ne trahirai pas ton secret."

Tout à sa répugnance, William n’avait pas remarqué à quel point cela semblait lui coûter de révéler son identité, et son appartenance au groupe. Rien de bien étonnant à cela d’ailleurs. Pourquoi fallait il donc que les humains, enfin les gens, accordent tant d’importance à ces foutues valeurs ? La vérité…n’était que très très rarement bonne à dire. Bien que le jeune homme doutait du bien fondé des actions des gouvernements lorsque ceux-ci avaient décidé d’effacer leurs pêchés : leur guerre, et que les façons…assez peu orthodoxes en somme de mettre et maintenir les populations dans l’oubli…Ce n’était pas plus mal. A quoi cela servirait de réveiller les hommes en leur disant que presque dix ans auparavant, il y avait encore eu des bains de sang, que les peuples s’étaient tous joyeusement affrontés, que les dommages et les répercussions avaient été énormes ? William considérait comme de l’égoïsme pur et dur de vouloir jeter ces « vérités » à la tête du monde. La paix régnait, pour l’instant, certes, mais rien ne laissait présager sa fin. Et ces gens, se sentant investi de missions divines, du devoir de mémoire, voulaient tout renverser, briser en milles morceaux l’équilibre qui avait été instauré. Initialement, à mauvais desseins. Mais maintenant qu’il était en place, paisible, pourquoi le détruire ? Non, vraiment, l’héritier Delacroix ne pouvait pas adhérer à ces idées. Il considéra d’un regard haineux la main tendue de la jeune fille.

Mais plongea ses yeux de jais dans ceux de Cody. Et signa son arrêt de mort en se perdant involontairement dans les méandres d’azur. C’était elle qui possédait son secret. Pas la Truth War Squad.
Le jeune homme avança sa main, prenant avec hésitation celle que lui tendait la jeune fille. Hésitation qui se mua automatiquement en douceur. Il n’allait pas paraître timide non plus enfin. William esquissa un léger sourire.

- Moi non plus, merci…Cody. C’est un prénom assez peu féminin je trouve, mais il te sied bien. Moi, je suis William Delacroix.

Tact.
Comment ? Vous avez dit quelque chose ?
Le jeune homme prenait décidément des risques à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Mais, à bien y songer, ce genre de nom n’était pas non plus des plus fréquent pour une fille de la haute. Du moins tenta t-il de s’en convaincre. De toute façon, il était étrange que quelqu’un comme elle fasse partie de la TWS, alors pourquoi ne pourrait elle pas porter ce prénom. Soyons fou. A moins qu’il ne s’agisse d’un nom de code. Cela paraissait pousser trop loin la paranoïa songea William. Après tout n’avait elle pas été franche depuis le…bon, depuis quelques minutes ? Comme lui. Le jeune homme brisa rapidement la poignée de main, s’éloignant prudemment des doigts fins de Cody. Il s’avachit mollement dans un fauteuil et passa une main dans ses cheveux sombres. Quelque chose le taraudait. D’un ton volontairement léger, William prit le risque de parler une nouvelle fois.

- Pourquoi…est ce que tu es des TWS ? En quoi ont-ils besoin de…quelqu’un comme toi ?

Contrairement à ce que l’on pouvait penser, la deuxième phrase ne servait pas à préciser la première. Will avait bel et bien posé deux questions distinctes. Il riva son regard dans celui de Cody. La nuit se brisant sur la glace.
Mises à part ses expériences personnelles, des parents morts à cause de la guerre, de la famille, des amis, ou même elle, jeune victime éventuelle, il ne voyait pas pour quel motif elle aurait bien pu rejoindre ce groupe. La seule chose qu’il voyait, et d’autant plus régulièrement que les TWS s’agitaient, étaient les couteaux remués dans les plaies. Des explosions terrifiantes, des charniers sanglants, refaisaient surface par le biais de Joffroi, d’Internet en général. Lui, n’était qu’un témoin. Mais ce plaisir malsain qu’ils prenaient à lui faire revivre, à lui et au monde d’ailleurs, ces horreurs, n’était pas pour le satisfaire. L’imaginer, elle, œuvrant aussi dans ce but, ne lui laissait qu’un goût amer. Étrangement, ça l’attristait.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMer 26 Aoû - 0:30

Il y eut un moment de flottement avant que le garçon ne consente à lui prendre la main pour la serrer à son tour. Coleen n'avait pas quitté des yeux son visage, et ne put, de ce fait, manquer d'y remarquer la façon dont il considérait sa main. Le trait des lèvres, l'expression du visage. Des yeux. Elle n'aurait pas cru, pas vraiment, que des yeux à ce point noir puissent montrer si clairement la colère qu'il ressentait. Elle ne bougea pas, ne retira pas sa main. Surtout pas. Elle l'avait trouvé, elle n'allait pas le laisser s'échapper... Même si tout cela était dû à un immense hasard. Il fallait qu'elle s'en fasse un allié. C'était primordial.
Sa bouche prit un pli mécontent ; voilà qu'elle recommençait à raisonner de la même manière qu'eux. Une pointe de regret, aussi immédiat qu'éphémère, lui traversa la gorge tandis qu'il relevait les yeux vers elle. Elle entrouvrit les lèvres, une nouvelle fois, pour dire quelque chose. Peut-être lui demander pourquoi il semblait si furieux. Peut-être s'était-elle entièrement trompée, peut-être était-il au service des Antis et lui avait-il menti sans pour autant parvenir à cacher cet éclat de haine. Passager.
Elle lui faisait confiance, elle voulait lui faire confiance. Il était évident qu'un tel être avait été créé pour piéger les éléments virtuels, certes, mais pourquoi l'avait-on affublé d'un tel visage, de tels yeux, si ce n'était pour piéger les humains à leur tour ? Elle serra les dents et renonça à l'interroger encore lorsqu'il ancra son regard dans le sien. Pure injustice. Elle ne put retenir un léger sourire de soulagement lorsqu'il lui prit enfin la main, et qu'elle vit son visage se détendre en une mimique plus avenante.

"Moi non plus, merci…Cody. C’est un prénom assez peu féminin je trouve, mais il te sied bien. Moi, je suis William Delacroix."

Les yeux de la jeune fille s'agrandirent sous l'effet de la surprise. Elle répondit machinalement, d'une voix que, cependant, tout diplomate digne de ce nom aurait pu envier, "Enchantée", tandis qu'elle hésitait entre la colère et le rire. Un prénom assez peu féminin ? Les coins de ses lèvres frémirent, sans paraître pouvoir déterminer s'ils allaient s'affaisser ou esquisser un sourire moqueur. Elle amorça également un signe de tête, acceptant l'ombre de compliment sans sourciller - du moins, sans sourciller pour cela.
En le voyant s'asseoir - se laisser tomber aurait été une expression plus juste - dans le fauteuil qu'il avait quitté quelques minutes auparavant, elle fit de même, adoptant de nouveau la posture qu'elle avait délaissée pour venir vers lui. Quitte à réfléchir, autant le faire en étant assis confortablement, n'est-ce pas ?

"Pourquoi…est ce que tu es des TWS ? En quoi ont-ils besoin de…quelqu’un comme toi ?"

La question la prit au dépourvu. Elle baissa les yeux immédiatement, ses sourcils à peine haussés témoignant de son hésitation. Quelqu'un comme elle ? Il est vrai qu'elle devait paraître bien fragile, ainsi vêtue, sans aucun moyen de défense. De plus, il était évident qu'elle ne semblait pas dangereuse au vu de sa corpulence - corpulence qu'on ne pouvait décidément pas qualifier d'impressionnante. Ce n'était pas la première fois qu'on lui posait une question... Cependant, elle était toujours aussi insultante.
Vous êtes-vous déjà demandé ce que voulait dire la phrase "sentir un regard se poser sur vous" ? Cody, jamais. Pourtant elle sentit distinctement les yeux de William chercher les siens. Comme à regret, elle redressa la tête et se laissa aborder par les prunelles de jais. Elle eut tout juste le temps de qualifier cette impression de désagréable, avant de se replonger dans ses pensées sans plus se soustraire au regard inquisiteur. La nuit se brisant sur la glace ? La glace devenait translucide sous le ciel sombre, et elle ne pensait même pas à dissimuler ce qu'elle aurait dû taire. La colère du souvenir.

La voix d'homme, froide et incapable de compréhension. En quoi a-t-on besoin de toi ici ? Le 'toi' si méprisant. Elle se rappelait si bien. Elle n'avait que 14 ans. C'était juste après la mort de son père qu'elle avait rejoint Truth War Squad, lorsqu'elle avait été libérée. A ce moment elle n'était qu'une enfant... Cela ne faisait que deux ans. Elle n'était toujours qu'une enfant. Une enfant qui, pourtant, avait déjà tué. Elle se rappela la volonté farouche qu'elle avait ressenti de faire ses preuves face à cet homme qui la dénigrait. La haine qu'elle lui avait voué. Ce n'est pas un jeu, tu sais. Elle le savait. Elle le savait bien. Elle aussi avait perdu des proches - sa mère. Elle connaissait les enjeux.
Et pourtant, cette phrase l'avait frappée de plein fouet. L'homme avait repoussé avec impatience une mèche de ses cheveux pourpres et avait longuement soupiré ; il avait sans doute mieux à faire que de discuter avec ce nabot aux cheveux bleus. Humiliation. Elle avait eu du mal à retenir ses larmes. Ce n'était pas une association gentillette qui se contentait de poser quelques affiches ici et là, de bloquer des serrures et de voler des marchandises. Tout devait se faire pacifiquement, mais il y avait déjà eu des bains de sang et chacun, au sein de TWS, le savait. Cody aussi. Ce n'est pas un jeu.

Elle détourna les yeux, incapable de soutenir davantage son regard, préféra à la noirceur des pupilles celles des nuages derrière la vitre. Celui des yeux du garçon était bien plus sombre. Elle y revint, s'y accrocha avec un air de défi. Elle répondit sans chercher à masquer la froideur de sa voix :

"Ils ont besoin de tous ceux qui savent. Moi y compris."

Son regard sembla exprimer ce qu'elle n'avait pas pensé à exprimer : et toi aussi, évidemment. Puisqu'il y croyait. Cette fois il ne s'agissait pas d'une idée en rapport avec une quelconque stratégie ou quoi que ce soit dans ce genre : c'était juste qu'elle avait foi en tout cela. Pour elle, elle avait fait le bon choix.
Elle ne craignait pas de blesser les autres, ces autres si endormis dans leur ignorance confortablement surfaite. Ils avaient tous, tous, perdu des gens qui leur étaient chers, et ils avaient oublié jusqu'à leur existence. Votre mari ? Mais vous n'avez jamais eu de mari, madame. Votre mère ? Mais vous n'avez jamais eu de mère...
Elle releva les yeux vers lui, un sourire amer se glissant sur ses lèvres sans rencontrer de résistance, et reprit d'une voix dénuée, à présent, de la colère qu'elle avait témoigné précédemment :

"J'ai l'air bien fragile, n'est-ce pas ? Elle rit doucement. Je suis un..."

Elle s'interrompit. Non, elle n'était pas un garçon. L'air se fit rare entre ses lèvres, et elle dut reprendre sa respiration pour ne pas haleter. Elle se força à inspirer lentement, à expirer calmement. Pourquoi la simple idée de dire la vérité quant à son identité l'horrifiait-elle tant ? Elle se mordit la lèvre inférieure, un peu trop fort, assez pour sentir une légère douleur la traverser. Tout cela était ridicule. Il était temps d'en finir avec cette superstition idiote. Elle reprit son souffle.

"Mon histoire est loin d'être aussi originale que la tienne, il me semble. Je m'appelle Coleen. Elle faillit ajouter 'Ravie de faire ta connaissance', une nouvelle fois. Parce que c'étaient deux êtres qu'elle lui avait présentés. Je suis née fille. J'ai été élevée, à partir d'un certain moment, comme un garçon. Cody. Lorsque c'est nécessaire, je redeviens Coleen. Lorsque je ne dois pas me faire remarquer, par exemple."

Le ton calme sur lequel elle avait prononcé ses mots, de façon tellement simple, la surprit. Elle demeura immobile quelques instants, le regard fixé sur lui, étonnée de s'être livrée si facilement. Ce n'étaient que quelques phrases, qui résumaient tout ce qu'elle était et avait été. Son histoire, loin d'être aussi originale que la sienne ? Certes. Cependant...
Elle interrompit ces considérations dérisoires pour favoriser la première salve de reproches mentaux. La phrase qui s'imposa en grande majorité à elle fut, en gros, Mais qu'est-ce qui m'a prit. Ce n'était même pas une question de secret... Quoique si. C'était évident. C'était juste que c'était son secret, à elle, à elle, les seules personnes qui le connaissaient en avaient eu vent par pure nécessité. Pour Truth War Squad. S'était-elle confiée par simple envie de dévoiler ce qu'elle avait sur le cœur ? Simplement pour lui dire un secret, comme lui lui en avait dit un ? Devenait-elle folle ?

Elle coupa court et lui adressa un sourire froid, qui exprimait si clairement une menace qu'elle n'éprouva même pas le besoin de l'exprimer à haute et intelligible voix. Le message avait dû passer. Elle se reprocha de n'avoir pu l'exprimer par son regard aussi, d'avoir dû ciller avant de le regarder à nouveau. Elle n'avait pas envie de tuer ce garçon.

"A présent, la question est : qu'as-tu l'intention de faire ?"

Évidemment. Maintenant, elle allait cesser de s'apitoyer sur son propre sort, et se préoccuper de celui de ce William.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMer 26 Aoû - 22:25

Le ballet incessant qu’exécutaient les regards de Cody fascinait le jeune homme. D’un point invisible sur le sol, son regard revenait se poser sur Will, se faisant alors étrangement absent, pour ensuite s’en aller vers la fenêtre. Et les paupières pâles s'ouvrirent sur le regard bleu, de nouveau rivé sur lui. Il ne bougea pas, laissant à la jeune fille le temps de dévoiler ses pensées. L’eau affronta l’ébène quelques secondes, puis se mua en glace.

"Ils ont besoin de tous ceux qui savent. Moi y compris."

Le reproche suintant à travers ces mots tranchait net par rapport à la minute précédente. Celle qui disait avoir envie de lui faire confiance était à cet instant un morceau de roc, poli à n’en laisser aucune prise, durci à l’extrême.
William croisa les bras. Impassible.
Elle aurait voulu encadrer, souligner le « tous » qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. C’était très clair, Cody voulait que l’héritier Delacroix rejoigne la TWS. Mais il y avait des choses en lesquelles étrangement, il croyait. Du moins, ne voulait pas voir se réaliser. Il ferait tout son possible pour que ça ne soit pas le cas. Et ce n’était pas ces mots, secs, graves et empreints d’une amertume insoupçonnable, qui le feraient plier.

"J'ai l'air bien fragile, n'est-ce pas ?Je suis un..."

Requin ? Le jeune homme ne l’avait jusqu’à présent pas trouvé fragile. Pas du tout. Cette intensité dans le regard lorsqu’elle plongeait ses yeux dans les siens, lui évoquait vaguement quelque grand prédateur, de la chaîne alimentaire comme de la hiérarchie sociale. C’était très certainement une nouvelle dérive de son esprit tourmenté, mais la froideur métallique que dégageait la jeune femme n’était pas pour fausser cette impression. Will se reprit. Il n’avait rien d’une proie. Pas maintenant qu’ils jouaient carte sur table.
Reportant son attention sur son interlocutrice, il remarqua que cela semblait coûter à Cody de finir sa phrase. On aurait dit qu’elle manquait d’air, cherchait désespérément son souffle. Asthmatique, ou alors crise d’angoisse ? Comme ces plongeurs qui, s’enfonçant profondément dans l’eau dénuée de toute lumière, ne parvenaient plus à respirer au point d’avoir le sentiment d’étouffer. Le jeune homme entrouvrit les lèvres, voulant s’enquérir de sa santé. Mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, visiblement, elle avait déjà surmonté le problème.

"Mon histoire est loin d'être aussi originale que la tienne, il me semble. Je m'appelle Coleen.Je suis née fille. J'ai été élevée, à partir d'un certain moment, comme un garçon. Cody. Lorsque c'est nécessaire, je redeviens Coleen. Lorsque je ne dois pas me faire remarquer, par exemple."

L’héritier Delacroix haussa légèrement un sourcil. Il aurait peut être dû paraître étonné, de cette éducation étrange, de son calme à énoncer ces mots, de cette acceptation apparente. Et non pas conserver son flegme de joueur de poker. Il se contenta d’analyser froidement cette révélation. A coup sûr, elle avait du beaucoup coûter à sa/son propriétaire. Aussi il choisit de ne pas tenir compte du « originale » qu’elle avait attribué à sa vie de sujet expérimental, libéré par inadvertance lors de la destruction de l’institut, pour se rendre compte qu’il avait eu des parents, et qu’ils étaient morts. Il n’avait pas pu s’empêcher de frémir en entendant ce qualificatif. Mais après tout, constata-t-il, il savait à quoi s’attendre de sa part maintenant. Et puis, tout le monde semblait vouloir prendre à la légère ce jeu mortel qu’est la vie. Alors la sienne…
Mais en tous les cas, cette considération inutile n’enlevait rien au fait primordial. Cody était Coleen, elle était devenue lui. Certes, ça ne répondait pas vraiment à ses questions, mais il semblait au jeune homme que ça expliquait beaucoup de choses. Il avait beau ne pas être vraiment au fait des réactions des jeunes héritières du beau monde, une telle obstination acérée, le fait d’avoir intégré la TWS et quelques réactions pour le moins suspectes, ne faisaient pas vraiment partie prenante de l’éducation « standard » dispensée. Le jeune homme avait beau tenter de croire que c’était pour sa double personnalité qu’elle était utile au groupe agitateur, le « lorsque nécessaire » du moins le laissait présager. Il ne savait toujours pas ce qui l’avait poussée à en faire partie. William joua distraitement avec ses doigts sans pour ôtant baisser les yeux. En réalité…cela supposait qu’elle était en ce moment même en une des situations évoquées puisqu’elle portait une robe. Pas vraiment l’accessoire viril basique. Mais, elle s’était présentée comme étant Cody. Ce qui paraissait très légèrement paradoxal n’est ce pas.

Ses lèvres s’étirèrent soudainement en un sourire carnassier. Il aurait été vain de chercher sous ce sourire algide quelque trace de la jeune fille d’il y avait dix minutes. William fronça les sourcils, une lueur d’hésitation naissant dans ses yeux. Il avait dû profondément la blesser à un moment, il était impossible qu’il en fût autrement. L’héritier Delacroix lui adressa un regard douloureux. Il aurait voulu s’exc...
Ne pas être fusillé de suite ?

"A présent, la question est : qu'as-tu l'intention de faire ?"

Le ton polaire qu’elle venait d’employer, relayé à la perfection par un regard menaçant brisa net les regrets qu’il avait pu avoir. William songea que, si elle s’attendait à ce qu’il se précipite vers les TWS en remuant la queue, tout désolé de s’être fait gronder, Cody était bel et bien atteint. Le rôle de fils prodigue ne lui seyait pas bien au teint, ça ne serait pas raisonnablement envisageable de le tenter.
Le jeune homme était revenu à sa froide impassibilité habituelle, accompagnée de son ironie glaciale.
Il évalua rapidement les chances qu’il avait de sortir vainqueur d’une joute orale. Excessivement minces.

- Non.

Sec et cinglant. Pas vraiment représentatif de son caractère songea Will. Mais parfait en réponse à celui dont Cody faisait preuve. Il y avait une infinité de questions qui traversaient à cet instant l’esprit du jeune homme. Mais celle-ci n’y avait pas sa place. D’un coté pragmatique, il se demandait pourquoi elle avait éludé sa question, plus en rapport avec ce qu’il avait entendu, pourquoi avait elle dû endosser ce rôle qui n’était pas le sien. Et plus immédiatement…

- La question maintenant est la même que tout à l’heure. Qu’attends tu de moi.
Et si, comme tu l’a agréablement sous entendu, tu espères que je rejoigne les TWS, elle est : en vertu de quoi.



Toujours le même pourquoi. Encore et toujours à la recherche d’une cause.
Le jeune homme soutint le regard bleu, toisant froidement son interlocutrice. Ouvrir les yeux au monde entier. Les yeux et la mémoire. Sur le sang et la haine. Quelle noble mission. Portant son attention sur sa position qui se faisait inconfortable, l’héritier Delacroix décroisa les jambes et replaça son dos contre le dossier du fauteuil, nonchalant et souple comme un chat qui s’étire. Ses yeux quittèrent un instant ceux de Cody, passant sur les étagères pleines de livres sans les voir, venant se perdre dans le coin de ciel d’orage qu’il parvenait à distinguer. Il lui tardait de rentrer. William n’était pas habitué à devoir soutenir une conversation, surtout aussi compromettante, sans l’aide de Jofroi au préalable. Mais il faudrait qu’il aille jusqu’au bout de celle-ci, pour qu’il n’en reste pas de « séquelles » potentielles. D’autant que le temps dehors ne semblait pas aller en s’arrangeant, donc il avait peu de chance de rentrer de suite. Plus menaçantes et sombre que le ciel tourmenté, les prunelles du jeune homme revinrent se river sur son interlocutrice.

D’une certaine manière, il risquait plus qu’elle, à savoir que si elle révélait son identité, il n’était pas sûr que même lui puisse fausser les pistes. Et discréditer ses dires. En revanche, William n’était pas non plus vraiment en position de faiblesse, sachant que les Anti seraient profondément en-chan-tés de faire sa connaissance. Elle partait donc avec un léger avantage, mais rien d’irréversible. Enfin, tout ceci n’était à prescrire que si les choses tournaient réellement mal. Malgré l’air peu engageant de la jeune fille, le jeune homme doutait qu’ils en arrivent là. Mais il fallait bien s’attendre à tout n’est ce pas. Soupirant en son for intérieur, l’héritier Delacroix se dit que la paranoïa allait bientôt faire partie intégrante de sa vie.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyVen 28 Aoû - 0:50

Cody ne remarqua que trop tard le regard que lui avait lancé William. Il y avait dans ses yeux une expression dont elle ne comprenait pas la source. Une sorte de trouble, de remord peut-être. Pourquoi ? Elle fronça légèrement les sourcils, toute trace de dureté effacée de ses traits fins par un évident questionnement, lorsque ce qu'elle lisait sous ses cils - quoi que ce fût - se mua en une froidure parfaite. La réponse à la dernière question de la brunette ne se fit pas attendre et claqua comme une gifle.

"Non."

Elle ne baissa pas les yeux, ne détourna pas la tête. Sa bouche ne prit aucun pli déçu ou furieux - à peine y avait-il une trace d'amertume. Coleen n'aurait su dire si elle s'était attendue à cette réaction ou non, mais quoi qu'il en soit, elle savait parfaitement ce que ce simple mot signifiait. Un refus. Comme il le ferait remarquer à peine quelques secondes plus tard, l'interrogation de la brunette avait inclut la possibilité, disons plutôt l'espérance évidente, qu'il rejoigne Truth War Squad. Ou, du moins, qu'il prenne position contre les Antis, contre le gouvernement. Contre ceux qui désiraient dissimuler la vérité, l'enterrer encore un peu plus et étouffer le peu de vie qui restait en elle.
Il ne ferait pas tout ça. Lui, qui aurait pu les aider - elle ne savait pas exactement par quel moyen, pour la bonne raison qu'elle ne connaissait pas les possibilités exactes dont il disposait -, venait de prononcer ce simple mot, "non", avec une voix aussi froide que celle qu'elle avait employée précédemment. A l'évidence, il lui en voulait. Elle digéra l'information, ses iris légèrement assombries par la contrariété. La suite ne se fit pas attendre :

"La question maintenant est la même que tout à l’heure. Qu’attends tu de moi.
Et si, comme tu l’a agréablement sous entendu, tu espères que je rejoigne les TWS, elle est : en vertu de quoi.
"

Au moins, il ne s'agissait pas d'un essaim de menaces et d'insultes. Ce qui était, n'est-ce pas, plutôt positif.
La question était donc la même que celle qu'il avait déjà posée. Pourtant, il le lui demandait à présent d'une manière étonnamment différente. Quelques minutes avant, il paraissait fragilisé, et avait appuyé son front contre la vitre de la baie. Comme s'il voulait passer au travers, et tomber. Comme pour se libérer d'un poids qu'il portait. Mais à présent qu'elle connaissait son secret - et lui le sien -, se sentait-il mieux ? La jeune fille se demanda un instant si une telle existence lui était désagréable. Elle choisit aussitôt une réponse, si évidente qu'elle regretta presque de s'être posé la question et se sentit presque idiote. Comment pouvait-elle se demander cela ? Il était forcé de se cacher, de vivre dans la crainte que quelqu'un ne le dénonce. Récupère. Réutilise. Ou peut-être se trompait-elle. Peut-être n'en avait-il rien à faire. Non... Si elle faisait confiance aux impressions qu'il lui conférait, il ne pensait pas ainsi.
Elle le contempla un moment, la glace se muant à nouveau en eau, éclaircie peut-être par une sorte de compassion. La pitié ? Ni Cody ni Coleen ne ressentaient de pitié, jamais. Elle considérait qu'attiser un tel sentiment était synonyme de honte ; cependant la compassion n'avait rien d'infamant pour elle. Elle ne chercha donc pas à dissimuler la douceur qui se peignait peu à peu sur ses traits. De quelque camp qu'il soit, quelles que soient les nécessités, elle ne trahirait pas son secret. Quitte à le tuer plutôt qu'à le livrer à ceux dont il voulait se cacher ? Mais peut-être en faisait-elle partie. Elle soupira légèrement avant de réfléchir à la réponse qu'elle allait lui fournir.

Elle lui avait demandé la vérité ; elle l'avait obtenue. Mais à présent, serait-il une nouvelle fois si généreux ? Visiblement, il refusait de rejoindre 'son camp'. Et pourtant, ses mots suivants laissaient présager qu'il ne refuserait pas une argumentation, si elle en avait une valable à disposition.
Pourquoi pensait-elle avec tant de conviction que les TWS avaient besoin de ce garçon au sein de leurs rangs ? Intuition féminine ? Passons là-dessus. Sans doute se disait-elle qu'il valait mieux pour eux tous qu'ils soient avec eux et non contre eux. L'organisation se servait beaucoup de l'informatique, et avec une telle personne parmi leurs ennemis, ils pouvaient dire adieu à ce mode de communication qui leur était si précieux. Ou sinon, c'était à eux-mêmes qu'ils devraient dire adieu. Mais il était hors de question qu'elle le supplie. La fierté de Cody atteignait des sommets inégalés.

"Je dois sans doute attendre de toi que tu rejoignes Truth War Squad, comme tu t'y attendais. Après tout, c'est mon camp et je considère qu'il lui faut les meilleurs éléments. Tu nous serais utile."

Elle dut se convaincre qu'elle ne l'avait dit que parce qu'il le lui avait demandé. Elle garda le silence à peine un instant, et pourtant elle avait déjà eu le temps de se faire mille reproches, encore une fois. Cette situation n'était pas ordinaire, et apparemment, cela la déconcertait. Elle n'avait pas l'habitude de se reprendre, ni de regretter ses paroles.
Elle ne lui avait pas menti, n'est-ce pas ? Elle n'allait pas lui raconter je ne sais quels mensonges improbables auxquels ni lui ni elle n'auraient cru. Du reste, quels mensonges aurait-elle bien pu proférer ? En lui demandant cela, il parlait de lui en tant que moyen. Elle lui avait répondu en restant dans la même optique, n'est-ce pas ? C'était juste ça. Elle ne devait pas se le reprocher. Il saurait qu'elle ne le considérait pas en tant qu'objet. Pas comme les autres. Elle leva à nouveau les yeux vers lui, fixa son regard dans le sien. On ne fixe pas son regard dans celui d'un objet. La logique de Cody était infaillible.
Elle reprit :

"Mais tu es libre de faire ton choix. Il y en a une infinité à ta disposition. Tu es libre de disparaître... Elle hésita. Auquel cas je serai libre d'oublier ton existence."

Bien entendu, elle n'en avait absolument pas envie. Elle mettait en avant cette option par équité parfaite, après tout. Mais si lui ne choisissait aucun camp et ne disparaissait pas, elle chercherait toujours à se servir de lui. C'était évident. Cependant elle n'était pas sûre de réussir. Alors s'il préférait partir et effacer ses traces... Elle n'allait pas l'en empêcher. Bien sûr.
Elle revint au présent - à la question suivante, plus exactement. Elle eut un petit sourire qui s'éteignit à la suite des premières phrases.

"Et bien, si je dis que c'est au nom de la Vérité, tu vas rire, n'est-ce pas ? La Vérité est un grand nom, c'est beau, c'est majestueux, et c'est risible. Pourtant j'y crois. Elle laissa passer un temps de silence, pensive. Est-ce que ces gens sont heureux ? Ils ont oublié une part de leur passé, ils ont oublié des êtres qu'ils aimaient. Ils ne comprennent pas d'où vient la bague qu'ils portent au doigt, ni à qui appartient ce parfum qu'ils respirent chez eux. Ils voient les autres enfants avoir un père et se demandent s'ils en ont jamais eu un. Ils sont morts pour une guerre dont personne ne se souvient. La guerre... Elle recommencera tôt ou tard. Cela fait partie des évidences. Mais si nous la rappelons... Si nous bousculons la tranquillité de ces gens, peut-être seront-ils assez horrifiés pour comprendre. La Seconde Guerre Mondiale est loin... Trop loin pour eux. Ils ne peuvent se souvenir. Atrocité n'est qu'un mot pour eux. On ne craint pas un mot, pas plus qu'on ne cherche à l'éviter."

Un discours. Combien de fois Cody n'en avait-elle pas prononcé, pour cette même cause ? Et pourtant, jamais sa sincérité ne s'éteignait, et jamais elle ne pouvait être mise en doute. La lumière mouvante de ses yeux exprimait trop bien chaque mot qu'elle prononçait, chaque nuance qu'elle donnait à entendre. De même, les infimes hésitations entre les phrases, le rythme lent ou rapide, le rythme légèrement plus accéléré de ses battements de cœur ne permettait pas le doute. Elle croyait profondément en ses paroles.
Elle laissa passer un temps, reprenant son souffle. Le sourire se redessina sur ses lèvres, un peu embarrassé cette fois, peut-être. Elle hésita, reprit la parole. Ses mots s'entrechoquèrent, trop rapides :

"Attends. Si tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dit, je ne veux pas me faire de toi un ennemi. Du moins pas tout de suite, j'imagine, alors ne me dis pas ce que tu en penses."

Elle se tut un instant.

"J'ai une question. Es-tu humain ?"
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyMar 20 Oct - 23:30

[Désolé de ce retard qui tend vers plus l'infini, et du niveau...disons original de ce post qui lui, tend plutôt vers l'opposé ^^"]

Une ombre aurait très bien pu se frayer un chemin dans les ténèbres mouvantes étonnamment étendues. Mais, mis à part un mouvement fugitif, on ne voit rien d’un reflet noir se fondant dans l’obscurité. Les orbites sombres se détournèrent prudemment du bleu aveuglant pour se réfugier dans les lourdes masses nuageuses déambulant à toute allure dans le ciel. Le jeune homme repoussa nerveusement une mèche venant se camper entre lui et la fenêtre. Il ne savait pas comment réagir à ces paroles. Trop nombreuses, trop différentes, trop semblables. Cody…Coleen, enfin la personne qu’il avait en face, affirmait qu’il serait « utile », ce dont il était loin de douter, certes, mais qui aurait certainement dû le chiffonner car un homme ne se laisserait pas « utiliser », encore moins après que ce fut clairement énoncé. Concept de fierté ou il ne savait trop quoi, enfin ça ne devait pas se faire. Mais cette idée se heurta à une profonde indifférence. Teintée de doute. William ne voyait là éventuellement qu’une preuve de franchise, ce qui pour lui ne représentait pas une atteinte morale des plus élevées. Ses réactions étaient décidément à revoir, mais rien ne l’avait non plus préparé à ce genre de rencontre. Optant pour une confortable impassibilité, il put à loisir s’étonner de la suite en son for intérieur.

"Mais tu es libre de faire ton choix. Il y en a une infinité à ta disposition. Tu es libre de disparaître... Auquel cas je serai libre d'oublier ton existence."

Les paroles dénotaient elles aussi d’une franchise certaine. Peut être n’était ce que des mots, ils avaient tout de même l’infinie prétention d’avoir été prononcés. Quant à y croire…il y avait quelque chose dans le ton de la jeune fille qui le poussait à essayer. Et si ce n’était pas dans le ton, c’était au moins dans le principe. Reposant à contre cœur son regard sur son interlocutrice, Will entrouvrit les lèvres, prenant une longue inspiration. Aussitôt relâchée.

"Et bien, si je dis que c'est au nom de la Vérité, tu vas rire, n'est-ce pas ? La Vérité est un grand nom, c'est beau, c'est majestueux, et c'est risible. Pourtant j'y crois. Est-ce que ces gens sont heureux ? Ils ont oublié une part de leur passé, ils ont oublié des êtres qu'ils aimaient. Ils ne comprennent pas d'où vient la bague qu'ils portent au doigt, ni à qui appartient ce parfum qu'ils respirent chez eux. Ils voient les autres enfants avoir un père et se demandent s'ils en ont jamais eu un. Ils sont morts pour une guerre dont personne ne se souvient. La guerre... Elle recommencera tôt ou tard. Cela fait partie des évidences. Mais si nous la rappelons... Si nous bousculons la tranquillité de ces gens, peut-être seront-ils assez horrifiés pour comprendre. La Seconde Guerre Mondiale est loin... Trop loin pour eux. Ils ne peuvent se souvenir. Atrocité n'est qu'un mot pour eux. On ne craint pas un mot, pas plus qu'on ne cherche à l'éviter."

Un frisson couru sur les bras du jeune homme au souvenir de la vision de ce qu’elle souhaitait remettre au jour. Si toutes ces horreurs étaient néanmoins nécessaires pour éviter une autre guerre… Will réfléchit un instant, oui, il fallait que ces gens voient. Prennent conscience, même si cela devait les brûler au plus haut point, il fallait qu’ils sachent. Pour avoir peur et ne pas refaire. Comment craindre le feu si on ne l’a pas touché ? Ca se tenait. Quant au fait que les gens se découvrent des proches tués, se demandant subitement ce qu’il en était de la vie de leurs parents ou de leurs frères…le jeune homme ne savait dire. Cette inquiétude, il ne l’avait jamais éprouvée, même en ayant assisté aux massacres. A vrai dire, William n’avait cherché sa famille que par une curieuse nécessité. Un doute qui s’était fait de plus en plus oppressant, il voulait savoir si réellement il était autre chose qu’une expérience inachevée, une arme en liberté. Un humain par exemple.
Mais certainement que les gens de ce monde voudraient savoir, eux. A cause d’autres sentiments peut être plus représentatifs, comme les parentés, l’affection toute particulière qu’ils portent à leur sang, les convenances qui interdiraient certainement un manque d’implication, tout ça. Les traits de son visage se détendirent imperceptiblement. Will se prépara à répondre, pour lui, elle avait raison. Mais aussi visiblement pas terminé.

Les derniers mots le laissèrent perplexe. Pourquoi il ne pourrait pas dire ce qu’il pensait ? Avait elle à ce point peur qu’il la contredise ? Mais de toute façon, ça ne le concernait que si il n’était pas d’accord non ? Alors il pouvait répondre logiquement.

- Ce n’est…

"J'ai une question. Es-tu humain ?"

Will écarquilla les yeux.
Ce n’était plus de la perplexité mais de l’ahurissement. Comment pouvait elle lui poser ce genre de question ? D’autant plus que ce n’était pas vraiment dans le sujet initial. Était ce une simple curiosité morbide ou bien une inquiétude latente sur les réactions à adopter vis-à-vis de lui ? A vrai dire, ce ne devait pas être si étonnant, comme question. Les gens ont toujours besoin de quelque chose à quoi se raccrocher pour toiser les autres. Il se rendit compte que c’en était d’autant plus écœurant que le jeune homme n’avait tout simplement pas envisagé que ce genre d’interrogation puisse éventuellement être énoncé par Cody. Avec toutes ses affirmations franches et passionnées, il paraissait étrange qu’elle agisse ainsi. D’autant plus qu’en y songeant, elle n’était pas des mieux placé pour lui poser la question. Fille se faisant passer pour un garçon, garçon se déguisant en fille. Parvenant à grand peine à masquer sa déception, l’héritier Delacroix se composa un masque neutre.

- Oui je le suis, au sens le plus strict et biologique du terme. Pour tout dire je pense que certains de mes gènes sont modifiés, donc n’entrant pas dans cette considération, mais je ne sais ni quand ils l’ont été, ni comment ou combien, alors je ne peux pas précisément répondre. Quant au sens plus… Enfin au niveau émotionnel, je ne peux que supposer, mais je pense que c’est le cas dans la mesure du possible.


Le jeune homme se tut un instant. Brisant la psalmodie monocorde qu’avait tissé sa voix impassible, basse et lasse. Ses yeux fixèrent un point invisible au niveau du sol, le plongeant dans ses pensées. Il était tellement simple à briser. Pourtant ce sujet n’était pas tabou, même pas. Pour qu’il le fût, il aurait fallu que Will le décide, revienne dessus, or il avait pour principe d’éviter de trop y songer. Il désirait s’arrêter au fait que oui, il avait des parents même morts, donc une excuse suffisante à ce genre de question. Décidant brusquement de laisser ce sujet, le jeune homme continua comme si son interlocutrice n’en avait jamais changé. Sa voix reprenant pour l’occasion un regain de vie.

- Quant à ce dont tu parlais, je suis d’accord. De nombreux ennuis pourraient être évités si les gens savaient à quoi s’en tenir. C’est juste que moi, je n’avais pas spécialement envie de le redécouvrir une fois de plus. Il esquissa un léger sourire. Mais je veux bien t’aider si tu le souhaites. Je suppose qu’il vaut mieux la vérité une bonne fois pour toute qu’un aveuglement constant, ce qui supposerait une manipulation parfaite des populations vers une nouvelle guerre en cas de désaccord entre états.

Les prunelles de nuit revirent se river dans celles de la jeune fille. Ce qu’il n’avait pas dit, c’est que si sa franchise était celle de tous les membres de la T.W.S, ce serait le camp le plus sain possible. Donc logiquement un bon choix. William soupira, son apparence navrée trahie par l’éclat de ses yeux et le pli léger de ses lèvres. Un air radieux se peignit sur son visage à la pensée que Jofroi allait sûrement le tuer pour s’être impliqué dans cette pagaille internationale, bien plus grosse que lui. Mais, malgré tous ses efforts, Will ne parvenait pas à ressentir le moindre sentiment de culpabilité. Tout ceci risquait fort d’être très intéressant.
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyVen 30 Oct - 17:26

[ Ah, suis contente de reprendre ce topic ! Mais ma réponse est certainement pas... Enfin, j'espère que ça t'ira >< ]




    Les yeux de Cody se fixèrent, attentifs, sur le visage de l'autre. Elle ne remarqua que, lors d'un infime instant, l'expression des yeux qui s'écarquillaient, ce que William avait visiblement été incapable de réprimer. Mais aussitôt, les traits se modifièrent, adoptant à nouveau cette même réserve qu'elle avait déjà notée. Il était apparemment aussi doué qu'elle pour conserver un visage d'une sérénité parfaite. Non, décidément, elle n'avait vraiment pas l'impression d'être en face d'une machine. Un éclat passa dans les yeux du garçon en face d'elle, qu'elle reconnut comme, peut-être, de l'amertume. Une sorte de déception ? La bouche pâle de la jeune fille se plissa légèrement.


    "Oui je le suis, au sens le plus strict et biologique du terme. Pour tout dire je pense que certains de mes gènes sont modifiés, donc n’entrant pas dans cette considération, mais je ne sais ni quand ils l’ont été, ni comment ou combien, alors je ne peux pas précisément répondre. Quant au sens plus… Enfin au niveau émotionnel, je ne peux que supposer, mais je pense que c’est le cas dans la mesure du possible."

    Elle baissa les yeux vivement, surprise par le ton de la voix du jeune Delacroix, qui ne correspondait absolument pas à son expression si impassible. Au contraire, même si elle conservait un fond calme, Coleen y entendait une teinte amère qui lui fit regretter, juste un instant, d'avoir posé cette question. Il semblait presque en colère. Elle inclina la tête en signe d'assentiment ; elle avait suivi ses explications. Mais elle ne redressa pas pour autant son regard vers lui. La raison pour laquelle elle avait posé cette question n'était pas une simple curiosité morbide ou bien une inquiétude latente sur les réactions à adopter vis-à-vis de lui... Juste une envie de le savoir. Après tout, il aurait pu s'agir d'un remarquable progrès de la technologie. Une telle découverte était parfaitement possible. Puisque lui savait, à présent, ce qu'elle était, elle estimait juste de connaître également sa nature. Et en raison de toutes les rumeurs plus folles les unes que les autres qui couraient sur la Toile, tout lui avait paru possible. Elle avait demandé ça comme elle se serait renseignée de la race de tel ou tel animal curieux qu'elle verrait pour la première fois. Elle releva les yeux, eut l'intention de, peut-être, s'excuser, lui expliquer les raisons qui l'avaient poussée à poser cette question. Il est vrai qu'elle n'avait absolument pas réfléchi, et n'avait pas pensé une seule seconde que cette interrogation pourrait blesser l'intéressé.

    "Quant à ce dont tu parlais - elle eut une légère moue, le regard troublé à nouveau. La tentative de la part du jeune homme de changer à nouveau de sujet était tellement évidente. -, je suis d’accord. De nombreux ennuis pourraient être évités si les gens savaient à quoi s’en tenir. C’est juste que moi, je n’avais pas spécialement envie de le redécouvrir une fois de plus. Mais je veux bien t’aider si tu le souhaites. Je suppose qu’il vaut mieux la vérité une bonne fois pour toute qu’un aveuglement constant, ce qui supposerait une manipulation parfaite des populations vers une nouvelle guerre en cas de désaccord entre états."

    Le regard de Cody s'éclaira aussitôt, le bleu mouvant revenant se fixer dans le noir vertigineux. Elle entrouvrit les lèvres lorsqu'il eut achevé sa première phrase, les referma pour le laisser poursuivre. Son cœur battait légèrement plus vite que quelques secondes auparavant, soulagée sans doute qu'il ne semble pas lui tenir rigueur de sa question - cela l'aurait agacée. Si ça avait été n'importe qui d'autre, elle ne s'en serait pas préoccupée, mais une personne qui pouvait se révéler si utile... N'est-ce pas. -, et heureuse que son discours l'ait convaincu. Un sourire se peignit sur ses lèvres mauves, éclairant singulièrement son visage, lorsqu'elle vit les traits de William se faire soudain radieux. Il semblait ravi par une pensée étrangère aux seuls mots qu'il avait prononcés, et elle n'allait certes pas chercher à en savoir plus. Mais cela lui plaisait bien mieux que lorsqu'il était amer. Elle n'hésita pas à prononcer le mot qui lui vint à la bouche :

    "Merci."

    Cela pouvait sans doute sembler étrange. Mais après tout, la cause de TWS lui était chère, plus que bien d'autres choses - et l'on pouvait sans doute compter sa propre vie parmi ces choses. Alors il était relativement évident que l'arrivée dans les rangs de l'organisation d'une arme remarquable ne la laissait pas indifférente. Cela dit, il n'y avait pas que cela. Hormis l'intérêt pratique, savoir que ses arguments touchaient ceux à qui ils s'adressaient était toujours pour elle une source de fierté. Et puis, aussi - surtout ? -, elle aurait été vraiment déçue si William, non content de refuser de se joindre à eux, lui préférait les Anti-TWS. Il lui plaisait ; pas dans un sens physique, ou quoi que ce soit de ce genre, non, cela, elle aurait préféré être torturée pendant des heures plutôt que de ressentir la moindre once d'attirance pour qui que ce soit. Mais disons seulement que cela ne l'aurait vraiment pas arrangée de devoir le tuer. C'avait été un risque à prendre : pour lui proposer de rejoindre leurs rangs, elle les avait dévoilés et les avait ainsi mis en danger. Elle aurait sans doute dû réparer son erreur. Fort heureusement, ce n'en avait pas été une.

    Elle hésita. Lui venait de faire quelque chose pour elle - pas pour elle à proprement parler, bien sûr, mais il lui avait donné sujet de contentement. Reconnaissance. Alors elle pouvait bien essayer de l'aider, non ? Elle garda quelques instants le silence, se demandant ce que Truth War Squad pourrait bien faire pour ce garçon si étrange, si fascinant. Elle releva enfin les yeux vers lui.

    "Nous garderons le secret."

    La première personne du pluriel marquait sa capacité à parler, sans le moindre doute, au nom de tout TWS, et la confiance absolue qu'elle vouait à chacun de ses membres.

    "Si nous pouvons... Elle s'interrompit un instant, ajouta : si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, je te prierais de me le demander. Même si tu n'as pas l'air d'avoir besoin de nous pour brouiller les pistes..."

    Elle était repassée au pluriel aussitôt, presque sans s'en rendre compte.

    "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger ce que tu souhaites garder."

    Cody parlait avec une sorte de gravité qui lui seyait à merveille, puisqu'elle était habituée à l'employer. Elle détourna enfin les yeux de l'autre, dans lesquels elle s'était plongée sans retenue, et les enfouit dans la tempête extérieure. La liberté de ce Delacroix... Si elle s'était amoindrie lorsqu'il s'était rendu aux arguments de la jeune fille, elle devait en conserver le plus possible. Sans aucun soucis de stratégie, cette fois. C'était juste un peu de ce qu'elle considérait comme de l'humanité.





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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptySam 21 Nov - 2:14

La sincérité grave qui avait entouré le mot de la jeune fille était troublante. Un seul et unique mot, cinq petites lettres. Avec pourtant plus de poids qu’une bombe. Soutenant le regard d’azur abyssal, Will sentit un coin de ses lèvres se plier en une ébauche de sourire sans rien faire pour le retenir. C’était une émotion trop nouvelle et trop étrange pour être réprimée. Une sensation de joie insoupçonnée. Ses yeux de jais liquide cillèrent enfin, allant quêter un objet moins sujet à controverse. L’accoudoir vert bouteille de son fauteuil serait parfait. Au moins quelques secondes. Le temps de réfléchir tranquillement à cette euphorie pour le moins incongrue. Après tout d’un point de vue tout à fait rationnel, si ce genre de chose pouvait encore être évoqué, il était logique qu’elle le remercie, puisqu’il venait plus ou moins officiellement de rejoindre les TWS. Mais.
Il y avait quelque chose, une étincelle de trop dans ses yeux, un je ne sais quoi ridiculement éblouissant dans sa façon de le dire. Et qui faisait voler en morceau le flegme Willien, lune qui se rie de la goutte d’eau qui la reflète. Tsunami irrésistible qui se déchaîne sur un brin d’herbe.

Ce n’était pourtant pas la première fois que le Delacroix rencontrait une jeune fille, parlait avec un homme d’affaire ou était remercié pour avoir fait quelque infime bonne action. Mais jamais encore il n’avait été aussi troublé en le faisant. Peut être l’action conjuguée des trois. Peut être qu’au contraire…

Coupant court à son flot de pensées, Will parvint à reposer ses yeux dans ceux de Cody. Ils devaient certes, être plus brillants qu’à l’accoutumée mais n’en étaient pas moins sérieux et posés. Son esprit avait beau être confus, la personnalité du jeune homme était bien trop souvent gouvernée par le détachement pour qu’il puisse perdre le fil.


"Nous garderons le secret."
"Si nous pouvons... si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, je te prierais de me le demander. Même si tu n'as pas l'air d'avoir besoin de nous pour brouiller les pistes..."


Léger froncement de sourcil. Immédiatement refoulé. Elle avait voulu étendre leur accord à tous les membres de la TWS, généraliser. Mais comme elle s’en était avisée dans son cheminement, c’était Cody qui pour l’instant certainement, garderait son secret. Et non pas les autres membres qui se proposaient pour l’aider mais elle et elle seule. Sa reprise, involontaire ou non, et son attention le poussèrent à répondre. L’auraient poussé à répondre.
S’il en avait eu le temps.

"Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger ce que tu souhaites garder."

L’héritier Delacroix sourit, prit dans un jeu qu’il n’aurait pas pensé dérouler avec Cody.

- Merci de me proposer ton aide.

Puis, un rien plus solennel, il ajouta :

-Nous aussi garderons ton secret.

Extérieurement, seul ce léger sourire laissait transparaître son amusement, sous forme de visage poli et ouvert. Mais, en son for intérieur, William luttait pour ne pas éclater de rire. Sa fausse hypocrisie balayait tout ce qu’il avait pu imaginer jusqu’à présent. C’était peu. Mais, une telle gravité de situation, doublée d’un tel trouble, triplée de telles déclarations…C’était déjà trop. Sa réaction était absurde, il en avait conscience. Mais tout ceci semblait tellement…déplacé. Alors après tout Will pouvait bien se permettre de jouer sur les termes, au point où il en était. Il fit malgré tout semblant de réfléchir, offrant son masque le plus sincère. S’efforçant de s’en imprégner. Y parvint.

- Cependant je pense que tu as raison, je n’en aurais pas l’utilité. Mais je n’hésiterais pas à te solliciter si jamais c’était le cas, comme tu pourras le faire pour moi si tu en ressens le besoin.

Quant à où s’adresser pour trouver l’autre, le jeune homme ne se faisait pas de soucis. Il saurait bien la retrouver avec tous les moyens dont il disposait et ne doutait pas qu’il en soit de même pour elle. Personne ne pouvait le trouver en tant qu’ « arme », mais en tant que vaguement humain, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Ce n’était pas tant paradoxal en y pensant. Après tout le manoir Delacroix… Douche d’eau glacée au réveil, clairon arrachant brutalement de la léthargie, sonnerie de portable. William eut l’air vaguement surpris, fronçant des sourcils. Une seule seconde. Il n’avait aucun doute quant à l’identité de celui qui l’appelait.

- Hum, désolé.

Ennuyé, le jeune homme porta la main à la poche de son manteau, cherchant un instant à l’aveuglette puis saisissant le résidu de machine atrophiée qui vitupérait de son mieux entre ses doigts. Mu par une écrasante habitude, William capta immédiatement la fréquence qui émanait de l’appareil. Ou plutôt à travers lui. Car, loin de l’intelligence réduite des téléphones, c’était l’infinie puissance de Jofroi qui filtrait pour lui parler. Les premières fois qu’ils avaient utilisé ce moyen, le jeune homme avait été dépité de constater l’énergie qui émanait de ces petites choses était à ce point différente de celle émise par les ordinateurs. Ca lui avait prit au moins deux bonnes minutes pour convertir la sienne et pouvoir se synchroniser avec ce truc frustrant. Là, il se contenta de baisser les yeux. Un vulgaire portable, un battement de paupière, un Jofroi inquiet qui lui demandait où il en était. Pas franchement enclin à lui annoncer de suite qu’il venait de les engager tous les deux chez les TWS William se contenta d’éluder, lui assurant que tout allait bien et qu’il ne rentrerait que dans la soirée, à cause d’un truc qui l’avait intéressé à la médiathèque. Etrangement résumé, et d’une vérité douteuse mais il devrait s’en contenter. Du moins pour l’instant.

Laissant retomber l’objet des les profondeurs de son manteau, l’héritier Delacroix reporta son attention sur Cody. L’échange si on pouvait dire, n’avait pas duré plus de quelques secondes et n’avait consisté qu’en une main posée sur un portable. Mais la jeune fille savait ce qu’il en était de lui donc bien qu’il ait cru relever un mouvement lorsque la Chose avait retenti, elle ne devrait pas s’inquiéter. Mais, autant changer ou encore reprendre la conversation n’est ce pas. Juste avant cela, il jeta un coup d’œil au ciel qui, faute de pouvoir s’assombrir plus, se mettait à décliner du mauve malsain au jaune. Tout aussi déplorable si ce n’était plus.

-Excuse moi pour l’interruption. Je crois bien que j’ai oublié ce que je voulais dire. En revanche, je pense qu’il va grêler.

Il eut un sourire mi figue mi raisin, l’héritier Delacroix aimait regarder la grêle tomber, contemplant les branches ployant sous les rafales acérées, les traits marches qui menaient au manoir se brouiller en une infinité de ricochets.

- Il me semble qu’il y a un distributeur en bas, tu as soif ? Ca fait pas mal de temps que l’on parle il me semble, je peux te ramener une boisson si tu veux.

Et à coté du distributeur, une baie vitrée. Ô excuse parfaite. Mais de toute façon, William comptait bouger, l’immobilité dans l’infini de l’espace électronique oui, dans le fauteuil d’une petite pièce de bibliothèque moins. Il avait l’impression que, s’il ne parvenait pas à se déplacer, aller voir le dehors, les murs se refermeraient sur lui. Perspective certes absurde mais au demeurant peu agréable. Will quêta un signe d’assentiment de la jeune fille assise en face de lui, le moindre tressaillement de sa part faisant l’affaire de toute façon. Il lui sembla l’obtenir et donc se leva, délassant d’un mouvement son épaule droite, non qu’il en eut besoin mais ça l’empêcherait de se ruer tout de suite sur l’escalier. Accordant un bref sourire à Cody, il marcha normalement jusqu’au couloir, puis dévala en bonne et due forme le colimaçon. Et ce en parvenant à conserver son équilibre sur les dernières marches qui, comme chacun le sait, sont les plus traîtres.

Il n’y avait personne alentours lorsque l’héritier Delacroix se planta devant la baie. Juste avant de s’en détourner, frustré : pour l’instant rien à l’horizon. Il se dirigea vers le distributeur qui avait eu le mauvais goût d’être recouvert d’une couche de peinture du même vert que celui de certains fauteuils du lieu. Et c’est à cet instant qu’un problème se posa. Essentiel. Crucial.
Qu’est ce que pouvait bien boire Cody ?

[Désolé du retard pour changer, par contre, mon post étant bizarre, je pense qu'il vaut mieux utiliser les règles normales du Rp, tu peux tout à fait répondre entre deux répliques si tu veux]
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MessageSujet: Re: Bug du système. [ Will ]   Bug du système. [ Will ] EmptyLun 29 Mar - 16:05

[ J'imagine que mon affreux, immonde, incommensurable retard se passe de commentaire... ]


    Était-ce bien de l'amusement, ce qu'elle percevait derrière la solennité de la réponse ? Était-ce bien une sorte de malice que Cody y devinait ? La bouche pâle de la brunette se plissa en une moue réprobatrice, vaguement teintée d'une perplexité sans doute un peu naïve. Non, elle ne comprenait décidément pas ce que William pouvait bien trouver drôle dans ses paroles. Elle lui avait promis le secret, l'alliance de TWS... Et lui, il la remerciait avec ce petit rien d'amusement qu'elle décelait sans peine derrière son sourire ?! Son visage resta de marbre ; seule sa bouche réagit, comme d'habitude, pour esquisser l'infime grimace décrite plus haut. Mais elle ne put s'empêcher, en se ré-entendant prononcer ces derniers mots après qu'il y ait répondu, d'éprouver un certain malaise, comme si ses propres paroles avaient été apprêtées, affectées. Elle s'était montrée parfaitement sincère, pourtant. Alors qu'y avait-il de si étrange à parler ainsi ?
    Le sérieux de Cody était légendaire. Elle - ou plutôt il, dans ce cas - se montrait toujours parfaitement professionnel, accomplissant ses tâches sans s'en détourner. Alors sans doute avait-il légèrement occulté la faculté de rire de la situation qu'il occupait, et de ses secrets. S'il savait se montrer affable - poli de façon relativement chaleureuse serait une manière plus claire et plus vraisemblable de présenter la chose -, rire de lui-même était quelque chose qu'il ne faisait toujours que ce façon plutôt superficielle. Il apprendrait, sans doute.


    "Cependant je pense que tu as raison, je n’en aurais pas l’utilité. Mais je n’hésiterais pas à te solliciter si jamais c’était le cas, comme tu pourras le faire pour moi si tu en ressens le besoin."

    La moue, sur sa bouche, se modifia, laissa place à un sourire, qui demeura légèrement incertain pendant quelques secondes. Est-ce qu'il parlait encore de façon ironique ? Non, cela semblait relativement sérieux. En effet, sans que William ait exprimé à voix haute son raisonnement suivant, il n'était pas bien difficile à suivre. En effet, elle n'aurait pas tellement de problèmes pour le retrouver - ce nom de Delacroix, a bien y réfléchir, lui disait quelque chose. Quant à sa possibilité à lui de la retrouver... Et bien, il disposait, elle n'en doutait pas un seul instant, de moyens pour le moins étonnants. Alors il n'y aurait aucun problème. Et prendre contact par le biais informatique serait sans doute une solution tout à fait indiquée.

    Lorsqu'une sonnerie retentit et que le jeune homme plongea sa main dans sa poche, Cody inclina la tête, pour signifier que l'interruption ne lui causait aucun souci. Elle déplia lentement bras et jambes, quitta le fauteuil dans lequel elle s'était assise pour se diriger vers une étagère de livres. Un minimum de discrétion, tout de même, je vous prie. Elle en choisit un, au hasard, leva les yeux vers le thème du rayonnage, marqué en haut. Mythes et légendes ; et ce livre-ci concernait la guerre de Troie. Ravissant. Un sourcil légèrement haussé, elle soupira, l'ouvrit, le feuilleta. Une guerre légendaire, des héros surhumains... Elle exhala un infime soupir, et referma l'ouvrage, le replaçant soigneusement à l'emplacement dont elle l'avait extrait, reprit sa recherche. Recherche pour le moins hasardeuse, parce qu'elle laissait son regard errer sur les dos des livres sans désirer trouver quoi que ce soit de particulier. Elle n'écoutait pas la conversation de sa nouvelle connaissance, se contentant d'attendre que celle-ci se termine.

    Lorsqu'elle entendit la voix de William s'élever pour parvenir jusqu'à elle, elle se retourna vers lui, balaya ses excuses d'un simple "Je t'en prie". La remarque suivante la surprit un peu, et elle sourit. Elle avait toujours aimé observer les éléments - tempête, neige, pluie, rafales, grêle. Alors cela n'était pas pour lui déplaire, et d'ailleurs...
    Grimace. Grimace des plus amusantes, en fait. Son nez un peu froncé, sa bouche plissée et ses sourcils froncés. Elle baissa les yeux pour considérer sa tenue. Bon. La prochaine fois, avant de choisir une robe dans sa vieille malle, elle consulterait les prévisions météorologiques, n'est-ce pas. Ce n'était pas avec ce minuscule bout de tissu qu'elle pourrait retourner chez elle sans être frigorifiée. Bon ; il n'y avait plus qu'à espérer que cela passe. Pour le moment, elle devait rester là. Elle soupira, ennuyée. Cela ne lui plaisait pas. Elle avait cru que les dernières répliques de William, et l'appel qu'il avait reçu, marquait la fin de leur entrevue et le signal de son retour à Singhton, pour aller faire part de ses découvertes à son supérieur - c'était d'ailleurs pour cela qu'elle ne s'était pas rassise. Mais visiblement, cela n'allait pas se passer comme ça. Il était hors de question qu'elle sorte ainsi, avec une robe si légère. Quelle imbécile. Les pantalons et les vestes étaient décidément bien plus pratiques. Être une fille coquette devait être vraiment agaçant, dans de tels cas. Et bien, tant pis.
    Elle retourna son regard, qu'elle avait dirigé vers l'une des fenêtre, vers le garçon qui parlait à nouveau.

    "Il me semble qu’il y a un distributeur en bas, tu as soif ? Ça fait pas mal de temps que l’on parle il me semble, je peux te ramener une boisson si tu veux."

    La remarque et l'attention lui arrachèrent un sourire. Et bien, elle n'avait plus qu'à choisir une boisson chaude pour passer le temps, en attendant de pouvoir repartir. Il n'y avait qu'à espérer que l'intempérie ne se prolonge pas, n'est-ce pas. A peine Cody avait-elle esquissé la mimique d'approbation que l'autre se levait et se détendait par des mouvement de bras. Elle replongea son regard vers la fenêtre, replaça une mèche derrière son oreille. Elle devrait bientôt songer à se recouper les cheveux ; ils commençaient de nouveau à être un peu trop longs. Lorsque son esprit revint à l'intérieur de la pièce, elle n'eut que le temps de voir William disparaître dans les escaliers, hâtant le pas de façon singulière. Elle rit doucement, se leva pour le suivre, plus lentement. S'il fallait attendre que le ciel se découvre, elle avait tout son temps.
    Elle ne parvint à l'étage inférieur qu'au moment où l'adolescent se figeait devant le distributeur, visiblement en proie à un indicible tourment. Elle s'approcha, s'arrêta lorsqu'elle fut légèrement en retrait par rapport à lui. Ouh, quel vert.

    "Et bien ? Est-ce la couleur du distributeur qui t'horrifie à ce point ?"

    Son ton demeurait parfaitement neutre - était-il besoin de le préciser encore une fois ? -, mais un peu d'amusement y perçait. Elle tendit la main, appuya sur une touche. Chocolat chaud.

    "S'il-te-plaît."

    Elle s'éloigna, ensuite, se plaça face à la baie vitrée. En effet, le ciel était d'une beauté un peu inquiétante, mais le spectacle était toujours aussi superbe. Elle soupira, encore agacée par son manque de prévision. Sa main se glissa dans son sac - parfait, elle avait encore quelques pièces. Elle rembourserait l'autre tout à l'heure, s'il ne tenait pas à lui offrir la boisson proposée. Cela n'avait pas d'importance. Elle s'assit à une table ronde, écartant à l'intention du jeune Delacroix la chaise voisine. Quitte à patienter, autant patienter assise, n'est-ce pas.
    En y réfléchissant bien, plusieurs questions lui venaient à l'esprit. Mais celle concernant son hypothétique humanité n'avait pas paru lui plaire ; elle attendrait donc, soit qu'il lui parle de son passé de son propre chef, soit quelques temps afin qu'il ne se mette pas sur la défensive. Pour le moment, rien ne pressait.





[ Bon, même après tant d'attente, c'est pas un post mirifique.
Désolée, j'ai pas trop fait avancer... Si tu préfères que je rajoute je ne sais quoi, j'éditerai ^^ ]
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