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 Dark Night's Rasphody [wiht Alex]

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William Delacroix

Dark Night's Rasphody [wiht Alex] Civicopie
William Delacroix


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MessageSujet: Dark Night's Rasphody [wiht Alex]   Dark Night's Rasphody [wiht Alex] EmptyMer 1 Juil - 18:07

    Les derniers brasiers célestes jouaient dans les herbes de la colline. Des flèches de feu s’attardaient encore, perçant et illuminant les moutons gris, roses, jaunes et bleus. D’infimes nuances créaient un océan de couleurs aux vagues ciselés, aux écumes duvetées, à l’horizon lisse. Une silhouette sombre se distingue, seule, au milieu de tant d’éclats.
    Insignifiante fourmi devant l’immensité écarlate.

    Aller en ville. Acheter à manger.

    L’ampleur et l’ennui de cette mission pesaient lourdement sur les frêles épaules du jeune garçon. Il descendait distraitement la pente douce qui menait vers la fourmilière bruyante, plongé dans sa contemplation du crépuscule. Il lui semblait vaguement se rappeler que Jofroi lui avait conseillé de rentrer avant la lune. Mais Will était parti un peu tard, après tout qu’est ce que cela pouvait faire ? Le jeune garçon le savait pertinemment en vérité. Des images de personnes, délestées de tout matériel superflu, rougissant le caniveau, revenaient dans son esprit. Par souci d’une éducation faite d’objectivité sur le monde, Jofroi avait bien sûr tenu à lui montrer les pires bassesses de l’humanité, inhumaines c’est le cas de le dire.
    Et William avait tout regardé. Souvent à contrecoeur, parfois le cœur au bord des lèvres, mais toujours neutre et impartial. Une des raisons pour lesquelles le jeune homme était toujours troublé lorsqu’il venait se mêler aux autres. Aux humains. Qu’était il lui ? Un fragment d’image sûrement, juste assez importante pour quelques pixels, mais d’un intérêt très limité. Le monde en revanche, foule de gens, d’action, de réactions, était aveuglant. Si fascinant et complexe, que l’on y laissera l’esprit et les yeux à l’observer.
    Ce qu’il faisait depuis son enfance.

    Sans vraiment réaliser, le jeune garçon venait d’arriver devant une petite supérette, dont l’enseigne à demi décrépie annonçait la présence. Surmontée plus loin de grandes lettres blanchâtres clignotantes : .HOP. Certainement le nom du propriétaire songea Will. Une fois les emplettes faites, de quoi se nourrir principalement, le jeune garçon salua brièvement le supposé Mr Hop et sorti du magasin. Le courant d’air que produisit son arrivée dehors lui ébouriffa les cheveux, à moins que ça ne fut le vent tout simplement. Toujours était il que la nuit était maintenant tombée : William s’était encore laissé surprendre par le temps. Le jeune garçon passa une main, celle qui ne tenait pas le sac, dans ses cheveux de jais. Jofroi serait déçu certainement. A vrai dire, il n’en montrerait rien bien sûr, il avait une réputation à tenir. Mais si Will n’est pas connu pour la rigueur de ses pensées, il sait en revanche percer celles de son ami. Et à coup sûr, il le serait, déçu. Mais quel être pouvait se vanter d’un timming parfait ? Pour le jeune garçon, personne.
    Emergeant peu à peu de ses réflexions, il se mit à marcher en direction du manoir. L’air était plein des embruns de la mer, pourtant éloignée. Il planait, dans ces ruelles, des odeurs basses et lourdes, oppressantes. Un sentiment d’angoisse, l’ombre écrasante des murs sans couleurs qui surplombaient cet intrus de toute leur taille. Plus de lumières vacillantes mais ô combien rassurantes des boutiques, à présent tout était éteint, tout était mort.

    Une lueur ! Faible et blafard, mais un éclat indéniable perçait l’obscurité étouffante, reine de ces heures. Le jeune garçon se dirigea vers le grand lampadaire, phare au milieu de la tempête silencieuse. Qu’est ce qui lui prenait de paniquer pour rien ? Non, ce n’était pas rien, bien sûr. Mais pas grand-chose avouons-le. Comparé à ce que lui avait montré Jofroi… Ce n’était pas le moment. Il ne fallait pas y penser maintenant ou ces images, simples cauchemars, réels mais distants, allaient se rapprocher, prendre une autre dimension, une toute autre importance. Comme cette jeune femme là… William se prit la tête dans les mains. Il ne devait pas y songer maintenant, point barre. Ses prunelles, bien que toujours anormalement dilatées, brillaient d’un éclat de folie, à demi cachée sous sa récente détermination. Il avança un peu plus vers la lumière, en profitant pour tenter de lire le nom de la rue où il se trouvait. Le jeune garçon y réussit parfaitement, décryptant jusqu’au plus fin des caractères, mais il eut beau chercher désespérément dans sa mémoire, dans les données que lui avait exposées son ami, il n’en avait jamais entendu parler.

    Les rêves noirs se rapprochaient insidieusement, maintenant qu’il était à leur merci, perdu, désorienté, et troublé. Will s’accroupit, reportant ses mains à son visage, en partie pour se protéger les yeux de la lumière, presque éblouissante, mais une toute petite part était réservée à son aveuglement. Ce n’était pas tant la lueur qu’il craignait.

    Une chose sur son poignet. Un autre homme mort, militaire américain d’après son uniforme qui tente de s’approcher de lui. Couvert de sang, le fantôme lui parle, lui susurrant à l’oreille des mots que le jeune garçon ne comprend pas. William finit par relever les yeux, au risque de croiser le regard de son illusion. Mais ce n’est pas l’image attendue qui s’adresse à lui.
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Alexander Lewis

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Alexander Lewis


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MessageSujet: Re: Dark Night's Rasphody [wiht Alex]   Dark Night's Rasphody [wiht Alex] EmptyMer 1 Juil - 18:49

    Un de ces quatre, il allait lui dire. Tout lui avouer. Quitte à perdre son statut social, son argent, l’estime que les gens avaient pour lui, enfin ça il n’était pas sûr que ça existe mais qu’importe. Il fallait voir la vérité en face. Madame Carton, Roxanne pour les intimes, mais Alexander n’était pas assez masochiste pour se risquer à jouer les intimes avec cette vieille, bien que pas si vieille, chouette. Cette femme, donc, était, pour tout dire, une personne des plus insupportables. Surtout lorsqu’elle décidait de faire une réunion de plus de quatre heures d’affilées. Meeting où il n’y avait même pas de pause pour fumer ou d’apéritif pour remonter un peu le moral des troupes. Non, c’était juste parler ou plutôt écouter la patronne parler sur les nouveaux projets du groupe et tout le reste. Sincèrement, le jeune homme ne connaissait rien de plus ennuyeux. D’ailleurs, il dû plus ou moins prouver son mécontentement sans se faire remarquer. Le tout en lisant une œuvre de Shakespeare, posée sur ses genoux, durant les longues heures qui défilèrent. Ca lui donnait l’ennuyeuse impression d’être revenue au lycée tout ça. En tout cas, il ne s’était pas fait prendre et c’était tout ce qui importait. D’un autre côté, même si ça avait été le cas, il était persuadé de ne pas avoir été le seul à s’ennuyer. Après tout, qui peut tenir plus de quatre heures sans rien faire ? Et puis Alex, au moins, il n’avait pas l’air d’un zombie à moitié crevé avec un filet de bave qui lui dégoulinait des lèvres parce qu’il s’ennuyait. Certains de ses collègues si.

    Dès que la sonnerie de la fin des cours se fit ente- Pardon, dès que Madame Carton donna l’ordre de dispersion des troupes, Alexander rangea son livre dans le sac bandoulière qu’il portait avant de se lever, pas trop vite pour ne pas faire genre qu’il voulait s’échapper tout de même. Puis il remit sa chaise correctement, adressa un air un brin ennuyé à sa boss du coin de l’œil et quitta enfin la pièce. Il avait vaincu l’ennemi. A la semaine prochaine pour une autre partie de ‘survivre en terrain hostile et ne pas se faire repérer’. Une fois dehors, il s’alluma rapidement une cigarette, histoire de se détendre un brin, même s’il n’était pas tant que ça sur les nerfs avant de jeter un coup d’œil autour de lui pour voir que la nuit était tombée. Fantastique. Dire qu’il avait prévu de passer la soirée dans son bar favori. Là, vu la distance entre le dit-bar et le bâtiment où il se trouvait, ça ne valait même pas la peine. Durant quelques instants, il tenta de songer à un autre endroit où il pourrait se rendre pour faire un brin de squattage mais rien de bien intéressant ne lui vint en tête. Il commença alors à marcher en direction de chez lui, tranquillement. D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’il n’était pas venu en voiture, hein ? Par flemme tout simplement. Et puis, venir ici en marchant était bon pour sa santé en déclin, alors aucune raison de critiquer ses choix.

    Le jeune homme sortit son portable de sa poche, avant de jeter un rapide coup d’œil à la petite horloge numérique en haut à droite de l’écran avant de soupirer, de refermer le coulissant et de le ranger dans sa poche. Le temps passait décidément trop lentement au boulot et trop vite partout ailleurs. Bah, ce n’était pas si dramatique que cela dans le fond. Sans compter que, ce soir là, Alexander ne ferait peut-être pas de rencontre louche. Quoique revoir les deux personnes qu’il avait rencontré la dernière fois ne serait pas vraiment pour lui déplaire mais tout de même. Mieux valait être seul qu’accompagné. Cependant, l’espoir s’envola lorsqu’il aperçu quelqu’un, il faudrait qu’il demande au petit prince égocentrique et à ses parents de faire poser un couvre-feu sur la ville, pour les civils en tout cas.

    Il n’avait pas à s’occuper de cet être recroquevillé aux pieds d’un grand lampadaire mais si quelqu’un crevait et qu’il n’agissait pas, dans le sens aider et non pas achever, il allait encore avoir des problèmes. Tch, pourquoi est-ce que ça tombait toujours sur lui ce genre de situation bizarre ? Il marcha donc jusqu’à être à un bon mètre de l’autre personne, après tout, mieux valait qu’il garde ses distances, c’était plus prudent. Chouette, le gamin, bon sang il fallait vraiment qu’il cesse de considérer tous ceux qu’il croisait comme des mômes, semblait prit dans un autre monde. Du genre ‘je rêve, je ne suis pas là, rappelez après je me sois réveillé, merci’. Bon, ce n’était pas qu’Alexander n’avait pas que ça à faire mais pas loin. Il posa un genou sur le sol froid, se retenant de marmonner quelque chose à propos du fait que le sol était glacé et il attrapa l’autre garçon par le poignet, sans le lui arracher non plus. Il avait beau ne pas être dénué de force, il évitait généralement de s’en servir contre des civils qui ne lui avaient rien fait.


    « Hey, pas que je m’inquiète pour ton sort mais t’as pas intérêt à clamser. »

    Lança t-il de sa voix ennuyée tandis que son œil ouvert tentait d’observer un peu mieux l’autre personne. Mais la lumière de ce foutu lampadaire l’aveuglait un brin. Il aurait dû prendre ses lunettes de soleil avec lui… Sans compter qu'il ne pensait pas à 100% ce qu'il venait de dire. Il s'en foutait pas mal si ce garçon mourrait, mais là, il avait l'air d'aller plutôt bien. Sans compter que Alex ne saurait pas trop quoi faire du corps s'il décidait de lui filer entre les doigts...

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William Delacroix

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MessageSujet: Re: Dark Night's Rasphody [wiht Alex]   Dark Night's Rasphody [wiht Alex] EmptyMer 1 Juil - 23:20

    Une main. Une vraie main. Pas une main froide et immatérielle, mais bel et bien concrète et tiède. Un air certainement apeuré sur le visage, Will sonde furtivement ces yeux qui le scrutent, gris comme la brume. Un seul en réalité. L’autre est fermé, comme dissimulant un secret terrible. Il en avait déjà vu des humai….personnes n’ayant qu’un seul œil. Bien sûr. Mais jamais avec un tel regard, à la froideur de l’acier. Se dépêtrant difficilement de cette fixation, William eut juste le temps de noter quelques détails par images rapides. L’autre garçon, peut être plus vieux que lui, avait un genou à terre, et lui tenait le poignet. Absolument revenu à la réalité, et furieux contre lui-même de s’être laissé dominer par de simples visions, le jeune homme se mit à réfléchir à une vitesse effrénée. L’huma…la personne en face de lui ne semblait pas excessivement agressive. De plus, il lui semblait avoir encore tous ses biens, sa poche même n’avait pas bougé, posée à coté de lui lors de son délire. Donc, Will pouvait en conclure qu’il n’était pas un de ces détrousseurs qui n’ont que faire des vies de leurs victimes mais portent un intérêt tout particulier aux objets qui les accompagnent. Qui sait cependant. Peut être que ce garçon savait qui il était, ou du moins, qui, quoi pour lui, il hébergeait. De fait il lui aurait laissé la vie et ses menues affaires parce qu’il visait quelque chose de bien mieux : Jofroi. Les sens décuplés par l’adrénaline, et l’esprit encore plein de la noirceur des récentes images, Will réfléchissait à toute allure, émettant supposition sur suppositions. Qui n’allaient pas en s’arrangeant.

    Une voix nouvelle, à la fois assez basse, distante et avec des notes indéniables de jeunesse. Pas vraiment habitué à converser avec d’autres enfants…hum, jeunes gens, Will gardait soigneusement le silence. D’autant plus que ce que lui avait dit son interlocuteur, il ne le comprenait purement et simplement pas. C’est quoi clamser ? En plus il disait ne pas s’inquiéter de son sort….Oui. Non. Donc ça, on prend à l’inverse. Il s’inquiète donc de son sort mais ne veut pas le dire. Très concentré, Will fixa un instant le visage en face de lui. Clamser clamser….dans le contexte, ça pouvait vouloir dire qu’il ne devait pas rester là. Peut être qu’il y avait dans ces rues un danger, que le jeune homme ignorait. Des règlements de compte de gangs ? Passage de mafieux non signalisé ? Zone d’enlèvements de mineurs ? Bon bon bon, se calmer. Ça pouvait aussi…Meilleure méthode pour contrer tout problème éventuel, se lever, saluer et partir. Bien comme plan.
    William commença à se reculer légèrement, entraînant sans le vouloir son vis-à-vis en avant. Ce dernier vacilla. Mouvement infime.

    -Oh désolé, je…


    Aussitôt commencée, aussitôt achevée. La phrase alla se perdre dans l’air. Dans son dernier geste, Will était sorti d’une petite zone d’ombre, en partie crée par la position de sa tête. Et, si à cet endroit il pouvait lever les yeux, ainsi éloigné, il était à la merci de l’aveuglante lumière du réverbère. Certainement qu’elle ne l’était pas d’ailleurs. Mais les pupilles du jeune homme ne pouvaient supporter une aussi forte luminosité. Surpris, Will baissa légèrement la tête, tentant de cacher ses yeux par la longueur de ses cils. C’était bien le moment tiens. L’autre, dont le rang lui était toujours aussi obscur, ne devait rien comprendre. Toujours était il que son poignet était libre. Et ce, sans qu’il ait aucune idée de quand il avait été lâché.
    Un soupir, une légère impulsion, et le jeune garçon se retrouva un mètre et quelques plus haut.

    -Excuse moi, merci pour ton aide.

    Bref, poli et expéditif. Même si évidemment, ça risquait de ne pas paraître bien naturel, William en avait assez. Assez de jouer un enfant sociable et civilisé, assez de ces gens différents, assez de cette ville effrayante, assez de s’effrayer pour un rien.
    Vexé ? Peut être.
    Dépliant son bras droit, le jeune garçon attrapa sa poche, et, sans rien ajouter de plus, commença à s’éloigner de cette crapule, ce traître : le lampadaire.
    Mais il n’avait pas fait trois pas qu’il se rappela brusquement pourquoi il ne les avait justement pas esquissé plus tôt. Il était perdu, et il l’avait oublié. Décidément ce soir, ce n’était pas bon. Mettant de coté toutes les pensées superflues, Will se retourna, concentrant son regard d’ombre sur le garçon qui l’avait tiré de ses sombres songes. Avec un air vaguement gêné, il se raidit un peu avant de parler.

    -Dis moi, est ce que tu sais comment on rejoint la sortie nord de la ville d’ici ?

    Loin au dessus d’eux, les étoiles devaient bien rire.
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